Médicaments non antirétroviraux chez les personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral au Sénégal : coûts et facteurs associés à la prescription - 08/11/17
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Résumé |
Position du problème |
En plus du traitement antirétroviral, d’autres médicaments sont nécessaires à une prise en charge correcte des personnes vivant avec le VIH. Ils sont totalement ou en partie à leur charge. L’objectif de ce travail était d’évaluer les coûts et les facteurs associés à la prescription des médicaments non antirétroviraux chez les personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral au Sénégal.
Méthodes |
Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective de 331 patients mis sous traitement antirétroviral entre 2009 et 2011 et suivis jusqu’en mars 2012. Les coûts considérés étaient ceux de la pharmacie nationale d’approvisionnement pour les médicaments essentiels, sinon les coûts les plus bas en officine. Les facteurs associés ont été identifiés à travers un modèle de régression logistique.
Résultats |
Parmi les 331 patients, 61 % étaient des femmes. À l’inclusion, 39 % des patients étaient au stade 3 et 40 % au stade 4 de l’OMS. Les médianes d’âge, d’indice de masse corporelle et de CD4 étaient de 41 ans, 18kg/m2 et 93 cellules/μL, respectivement. Après une durée moyenne de traitement de 11,4 mois, 85 % des patients avaient eu au moins une prescription de médicament non antirétroviral. Sur toute la durée de l’étude, le coût moyen par patient était de 34 euros dont 14 euros à sa charge. Les médicaments les plus fréquemment prescrits étaient le cotrimoxazole (78,9 % des patients), le fer (33,2 %), les vitamines (21,1 %) et les antibiotiques (19,6 %). Ceux qui revenaient plus chers par patient traité étaient les antihypertenseurs (168 euros), les antiulcéreux (12 euros), les vitamines (8,5 euros) et les antihistaminiques (7 euros). La prescription était associée au stade clinique avancé (stade clinique OMS 3/4 versus stade OMS 1/2) : OR=2,25 ; IC 95 %=1,11–4,57 et au type viral (VIH-2 versus VIH-1/VIH-1+VIH-2) : OR=0,36 ; IC 95 %=0,14–0,89.
Conclusion |
Les médicaments non-antirétroviraux sont fréquemment prescrits aux personnes vivant avec le VIH dans les pays en développement ; particulièrement à ceux qui sont infectés par le VIH-1 et ceux qui sont à un stade clinique avancé. Leurs coûts peuvent être un obstacle à une prise en charge correcte des patients VIH et les efforts nécessaires doivent être fournis pour les rendre disponibles. Il apparaît tout de même qu’une mise sous traitement antirétroviral plus précoce, l’inscription de certains médicaments non antirétroviraux sur la liste des médicaments essentiels ainsi que les systèmes de protection sociale devraient réduire leur utilisation et leurs coûts.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Background |
In addition to antiretroviral therapy, non-antiretroviral drugs are necessary for the appropriate care of people living with HIV. The costs of such drugs are totally or partially supported by the people living with HIV. We aimed to evaluate the overall costs, the costs supported by the people living with HIV and factors associated with the prescription of non-antiretroviral drugs in people living with HIV on antiretroviral therapy in Senegal.
Methods |
We conducted a retrospective cohort study on 331 people living with HIV who initiated antiretroviral therapy between 2009 and 2011 and followed until March 2012. The costs of non-antiretroviral drugs were those of the national pharmacy for essential drugs; otherwise they were the lowest costs in the private pharmacies. Associated factors were identified through a logistic regression model.
Results |
The study population was 61 % female. At baseline, 39 % of patients were classified at WHO clinical stage 3 and 40 % at WHO clinical stage 4. Median age, body mass index and CD4 cells count were 41 years, 18kg/m2 and 93 cells/μL, respectively. After a mean duration of 11.4 months of antiretroviral therapy, 85 % of patients received at least one prescription for a non-antiretroviral drug. Over the entire study period, the most frequently prescribed non-antiretroviral drugs were cotrimoxazole (78.9 % of patients), iron (33.2 %), vitamins (21.1 %) and antibiotics (19.6 %). The mean cost per patient was 34 Euros and the mean cost supported per patient was 14 Euros. The most expensive drugs per treated patient were antihypertensives (168 Euros), anti-ulcer agents (12 Euros), vitamins (8.5 Euros) and antihistamines (7 Euros). The prescription for a non-antiretroviral drug was associated with advanced clinical stage (WHO clinical stage 3/4 versus stage 1/2): OR=2.25; 95 % CI=1.11–4.57 and viral type (HIV-2 versus HIV-1/HIV-1+HIV-2): OR=0.36; 95 % CI=0.14–0.89.
Conclusion |
Non-antiretroviral drugs are frequently prescribed to people living with HIV in developing countries; mainly those infected with HIV-1 and those at an advanced clinical stage. Their costs can be a barrier to appropriate care and necessary efforts must made to make them available. However, early initiation of antiretroviral therapy and the registration of some non-antiretroviral drugs on the list of essential drugs, as well as social protection systems, should reduce their use and costs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : VIH, Traitement antirétroviral, Médicaments non-antirétroviraux, Frais d’ordonnance, Pays en développement
Keywords : HIV infection, Antiretroviral therapy, Non-antiretroviral drugs, Prescription fees, Developing country
Plan
Vol 65 - N° 4
P. 295-300 - août 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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