L’atteinte ostéoarticulaire au cours de la sclérodermie : 112 cas - 15/11/17
Résumé |
Introduction |
La sclérodermie systémique est une affection généralisée du tissu conjonctif, des artérioles et des microvaisseaux, caractérisée par la survenue de phénomènes de fibrose tissulaire et d’oblitération vasculaire. Les manifestations rhumatologiques sont fréquentes. Elles peuvent inaugurer la maladie. L’objectif de ce travail est de décrire l’atteinte ostéoarticulaire des patients sclérodermiques issus de notre service.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective, émanant d’un service de médecine interne marocain étalée sur une période de 1983 à 2014, colligeant 112 cas de sclérodermie avec atteinte ostéoarticulaire parmi 142 cas de sclérodermie systémique recensés dans le même service. Tous les patients répondaient aux critères de l’ACR 1980 et ont bénéficié d’un bilan radiologique des articulations touchées.
Résultats |
Parmi 142 cas de sclérodermie systémique, 112 cas d’atteinte ostéoarticulaire ont été observés (79 %). L’âge moyen était de 43,47 ans [extrêmes : 14–76] avec un délai diagnostic de 5,18 ans. Le sexe féminin était prédominant avec un sex-ratio F/M de 7,6. Les arthralgies inflammatoires ont inauguré la maladie dans le tiers des cas, touchant essentiellement les articulations des mains et les poignets. La polyarthrite chronique était présente chez 39 cas (34 %) touchant avec prédilection la femme. Cette polyarthrite était destructrice bilatérale et symétrique dans 6 cas dont 4 étaient associées à une polyarthrite rhumatoïde séropositive au facteur rhumatoïde et/ou ACPA. Le rhumatisme de Jaccoud a été noté chez 2 patientes. L’atteinte osseuse était dominée par la résorption des houppes phalangiennes (32 cas). Les myalgies étaient notées chez 12 patients dont 2 avaient une polymyosite associée. Le lupus systémique était associé dans 4 cas. Les anticorps anti-Scl 70 étaient présents dans 67 % des cas. Tous les patients étaient sous antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticoïdes à faible dose, et colchicine. Les patients ayant une PR associée étaient sous traitement de fond pour la PR ; méthotrexate (10–20 mg/semaine) (4 cas).
Conclusion |
Dans cette série, la polyarthrite chronique semble plus fréquente. La distinction entre forme frontière sclérodermie-PR et arthropathie inflammatoire destructrice de la sclérodermie est parfois difficile. Néanmoins, dans ces formes frontières, la polyarthrite est volontiers bilatérale et symétrique cliniquement et radiologiquement. Ce chevauchement aggrave le pronostic fonctionnel et impose un traitement de fond.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 37 - N° S2
P. A248-A249 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?