Nouvelle méthode de correction des scolioses - 23/11/17
New method for scoliosis correction
Résumé |
Introduction |
Les techniques chirurgicales habituellement utilisées pour la correction des scolioses sont la dérotation des tiges, le cintrage in situ ou la translation vertébrale. Elles utilisent toutes un montage segmentaire instrumentant toutes les vertèbres de la courbure ou presque, et donnent un résultat immédiat et définitif. Nous rapportons ici les résultats d’une méthode différente :la détorsion bipolaire progressive.
Matériel et méthodes |
Les dossiers de 258 patients opérés par cette méthode ont été revus. L’âge opératoire moyen était de 11 ans (6 à 18 ans), le recul moyen de 6 ans (2 à 12 ans), l’angle de Cobb moyen de 69° (25 à 149°). Les étiologies étaient très diverses : 166 neuromusculaires, 45 idiopathiques, 19 syndromiques, 15 neurofibromatoses, 10 malformatives et 7 spina bifida. La technique est basée sur la fixation solide d’une ou deux tiges aux deux extrémités de la courbure sans instrumenter l’apex, réalisée par voie mini invasive, permettant d’appliquer une distraction qui va corriger de façon progressive la déformation, grâce à un relâchement viscoélastique des parties molles environnantes. La tension aux extrémités du montage est maintenue par des retentions de tige réalisées à la demande, soit pour suivre la croissance, soit pour améliorer la correction d’une déformation résiduelle importante.
Résultats |
Le taux moyen de correction de l’angle de Cobb est de 61 %, celui de l’obliquité pelvienne de 83 %. Quatre-vingt-sept patients avaient un montage unilatéral, 48 ont terminé leur croissance dont 25 avec une arthrodèse et 23 sans. Le taux global des complications dans ce groupe est de 18 %, dont 6 fractures de tiges et 9 infections. Au total, 171 avaient un montage bilatéral, dont 20 sont arrivés en fin de croissance sans avoir eu besoin d’une arthrodèse. Le taux global des complications dans ce groupe est de 23 %, dont 11 infections et seulement 2 fractures de tige.
Discussion |
Les arthrodèses vertébrales associées à une instrumentation segmentaire totale permettent d’obtenir une correction immédiate, mais elles sont pourvoyeuses d’un taux non négligeable de complications. La méthode de détorsion bipolaire donne une correction progressive lissée dans le temps, grâce au relâchement viscoélastique des parties molles périrachidiennes. Elle permet non seulement de diminuer les risques et la lourdeur de la chirurgie, mais d’améliorer le résultat final grâce à son caractère évolutif, tout en entraînant un enraidissement rachidien progressif avec le temps, par dégénérescence discoligamentaire et articulaire induite par la présence du matériel métallique longtemps en place.
Conclusion |
La méthode de correction par détorsion bipolaire donne un bon résultat final avec moins de risques, grâce à la progressivité et au remodelage rachidien. Ce concept préserve en plus la croissance rachidienne et peut ainsi être appliqué de façon précoce.
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Vol 103 - N° 7S
P. S54 - novembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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