L’obésité est-elle une cause émergente d’amylose AA ? À propos d’une cohorte française de 12 patients - 23/11/17
AMYLOB : groupe de travail sur l’amylose et l’obésité
Résumé |
Introduction |
La survenue d’une néphropathie est une complication classique chez les patients obèses. De façon inattendue et jamais décrite auparavant, de l’amylose inflammatoire a été découverte chez des patients avec obèses et n’ayant aucune autre cause retrouvée d’inflammation qui étaient adressés pour amylose AA au centre national français de référence des amyloses inflammatoires (CEREMAIA). Notre objectif était donc de décrire les caractéristiques principales de cette cohorte.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective de tous les patients avec amylose AA prouvée au plan histologique suivi dans le CEREMAIA ayant une obésité avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30kg/m2 et aucune autre cause évidente d’inflammation après une enquête clinique, biologique, génétique et radiologique complète.
Résultats |
Douze patients ont été inclus, avec un âge moyen au diagnostic d’amylose AA de 56 ans, 91 % étaient des femmes ; et l’IMC médian était de 33,7kg/m2. Quatre patients avaient un diabète de type 2. La concentration médiane de créatinine plasmatique au diagnostic d’amylose était de 181μmol/L ; un patient avait une insuffisance rénale terminale et la protéinurie médiane était de 1g/24h. Les biomarqueurs sanguins d’inflammation étaient modérément élevés mais toujours et de façon chronique (CRP médiane=22mg/L et SAA=19mg/L). Le diagnostic d’amylose AA avait été pose sur une biopsie rénale chez tous les patients, mais de l’amylose était également retrouvée sur des biopsies de glandes salivaires accessoires (n=4), biopsies du tube digestif (n=2) ou de thyroïde (n=1).
Conclusion |
Le diagnostic d’amylose AA doit être évoqué devant une insuffisance rénale avec ou sans protéinurie chez un patient obèse, même en cas d’obésité modérée. Une biopsie tissulaire doit être réalisée devant une insuffisance rénale sévère ou rapidement évolutive, en premier lieu des glandes salivaires accessoires, et si nécessaire rénale, ave coloration par le rogue Congo. Ce travail est le premier à mettre en évidence un lien entre l’amylose AA et l’obésité, cette cause d’amylose AA pouvant augmenter dans le futur du fait de l’épidémie mondiale d’obésité. Une collaboration étroite avec les néphrologues et les nutritionnistes semble primordiale pour identifier et prendre en charge ces patients.
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Vol 38 - N° S2
P. A65-A66 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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