S'abonner

Le carvédilol est efficace contre le syndrome du scrotum rouge - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.310 
M. Mrad 1, 2, 3, , R. Merhi 3, N. Ayoub 3
1 INSERM UMR S 938, centre de recherche Saint-Antoine, France 
2 Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris, France 
3 Service de dermatologie, CHU Notre Dame des Secours, Byblos, Liban 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome du scrotum rouge (SSR), caractérisé par un érythème, une hyperalgie et une sensation de brûlure scrotale, touche préférentiellement les personnes âgées. Les traitements, nombreux et mal codifiés, sont souvent inefficaces. Nous présentons 2 cas de SSR traités par bêta-bloquants.

Observations

Le premier cas était celui d’un homme de 56 ans se présentant avec un érythème et des brûlures scrotales évoluant depuis 1 an. Il avait été traité par antifongiques et corticoïdes locaux sans amélioration. Le second cas était un homme de 65 ans, dyslipidémique sous statine, qui avait un érythème du scrotum bien délimité pour lequel son médecin lui avait prescrit des dermocorticoïdes. Des patch-tests et des cultures étaient demandés pour les deux patients afin d’éliminer un eczéma de contact et une infection. Une fois ces diagnostics écartés, le syndrome du scrotum rouge a été retenu. Après échec des traitements conventionnels (tacrolimus en topique et doxycycline systémique), du carvédilol a été prescrit à la posologie de 6,25mg par jour. Un ECG pour éliminer une arythmie et une surveillance de la pression artérielle ont été effectués. Au bout d’un mois, les deux patients, en rémission complète, ont arrêté le traitement. Les réévaluations cliniques faites au 3e, puis au 6e mois, ont confirmé leur guérison (Annexe A).

Discussion

Le SSR affecte principalement les hommes âgés, ayant abusé des dermocorticoïdes. La pathophysiologie est méconnue ; Prévost et al. ont proposé en 2007 que ce syndrome puisse être une variante d’érythromélalgie localisée. En 2011, Wollina et al. ont ajouté que les symptômes sensitifs, d’origine neurogène, répondraient à la gabapentine. En 2013, Narang et al. ont supposé que l’érythème était dû à une vasodilatation localisée, comme pour la rosacée. Histologiquement, ce syndrome ne présente pas de spécificités à part quelques télangiectasies. Devant un scrotum érythémateux, il faut d’abord penser au psoriasis, à l’eczéma de contact, aux infections, à l’histiocytose etc. Le diagnostic de SSR ne sera posé qu’après avoir éliminé ces pathologies. Sa prise en charge repose sur l’arrêt des dermocorticoïdes. La doxycycline, la gabapentine et le tacrolimus ont récemment étés utilisés par différents auteurs. Nos patients ont d’abord été traités par des thérapies conventionnelles sans aucun résultat. Plusieurs articles ont rapporté l’efficacité des bêta-bloquant dans le traitement de la rosacée, en induisant une vasoconstriction cutanée suite au blocage des récepteurs β2-adrénergiques. Comme le SSR ressemble à la rosacée, nous avons décidé d’utiliser le carvédilol, qui est un bêta-bloquant non sélectif bien toléré par la majorité des patients, ayant en plus un effet antioxydant et anti-inflammatoire. Les deux patients se sont améliorés rapidement et n’ont présenté aucun effet secondaire.

Conclusion

Cet article présente les premiers cas de SSR traités avec succès par un bêta-bloquant.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Bêta-bloquant, Carvédilol, Syndrome du scrotum rouge


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.310.


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 144 - N° 12S

P. S201 - décembre 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Oligodactylite destructrice isolée : une présentation inaugurale rare de sarcoïdose
  • I. Nicoletis, R. Gabeff, D. Chu Miow Lin, E. Marteau, M. Samimi
| Article suivant Article suivant
  • Efficacité de l’hospitalisation en dermatologie pour des poussées de dermatite atopique de l’adulte : étude rétrospective de 56 patients
  • M. Masson Regnault, S. Hegazy, M.-P. Konstantinou, C. Uthurriague, C. Bulaï-Livideanu, M. Tauber, C. Paul

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.