Poïkilodermie vasculare atrophicans : à propos d’un cas - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La poïkilodermie désigne l’association à des degrés divers d’une atrophie, des télangiectasies et d’une dyschromie. Elle peut être congénitale ou acquise et peut se voir dans différentes pathologies. La poïkilodermie vasculare atrophicans (PVA), dite également parakeratosis variegata ou lichen variegates, correspond à une entité nosologique discutée associant un état poïkilodermique avec des papules squameuses réalisant un groupement en réseau. Nous vous rapportons un nouveau cas d’une poïkilodermie généralisée révélatrice d’une poïkilodermie vasculare atrophicans.
Observation |
Un patient âgé de 81 ans, tabagique, hypertendu depuis 2 ans sous association diurétique thiazidique et inhibiteur de l’angiotensine 2, consultait pour une poïkilodermie évoluant depuis 13 ans. À l’examen dermatologique, on notait des plaques poïkilodermiques généralisées associés à des papules érythémateuses planes et squameuses réalisant en aspect réticulé livedoïde. Sur le plan fonctionnel, le patient rapportait la notion d’un prurit lésionnel intermittent. L’examen des aires ganglionnaires ainsi que le reste de l’examen somatique étaient sans particularité. L’histologie cutanée montrait une hyperkératose parakératosique, de nombreux corps apoptotiques de Civatte au niveau de la couche basale et un infiltrat lymphocytaire en bandes dermo-épidermiques. La TDM thoraco-abdomino-pelvienne, le frottis sanguin ainsi que le taux des LDH étaient normaux (Annexe A).
Discussion |
La PVA touche le plus souvent les sujets d’âge moyen avec une prédominance masculine. Elle associe sur le plan clinique en plus de la poïkilodermie, des papules érythémateuses planes et squameuses, dont la coalescence réalise un aspect réticulé ou zébré. Le siège électif des lésions est dominé par le tronc et les plis de flexion. Les lésions sont le plus souvent asymptomatiques ou modérément prurigineuses. Pour certains auteurs, elle correspond à une forme poïkilodermique du lymphome T épidermotrope. Cependant, son évolution très lente, son bon pronostic et l’absence d’évolution vers les formes tumorales habituelles du mycosis fongoïde, font d’elle une entité particulière. À l’examen anatomopathologique, on note à la fois la présence des signes de poïkilodermie et de mycosis fongoïde. Le diagnostic de PVA est retenu chez notre patient devant le tableau anatomoclinique évocateur ainsi qu’une évolution lente sans extension et sans transformation tumorale. Devant les liens non encore précisés avec le mycosis fongoïde, une surveillance régulière clinique et histologique est nécessaire. De même, l’utilisation des traitements lourds habituels du mycosis fongoïde n’est pas justifiée étant donnée l’évolution bénigne de la PVA.
Conclusion |
La poïkiloderma vasculare atrophicans est une cause rare de poïkilodermie à laquelle il faut penser devant l’association d’une poïkilodermie et de papules squameuses à disposition réticulée. Son individualisation est nécessaire en raison de ses liens possibles avec le mycosis fongoïde ; son pronostic est bénin.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mycosis fongoïde poïkilodermique, Parakeratosis variegata, Poïkilodermie vasculare atrophicans
Plan
| ☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.442. |
Vol 144 - N° 12S
P. S270 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?
