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L’utilisation des antiTNF? pendant la grossesse augmente le risque de complications chez les femmes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Cohorte rétrospective sur le Système national d’information inter-régimes de l’assurance maladie (EVASION) - 07/03/18

Doi : 10.1016/j.respe.2018.01.042 
M. Luu a, , b , E. Benzenine c, M. Doret d, C. Michiels e, C. Quantin c, f, M. Bardou a, b, g
a Inserm, CIC 1432, CHU de Dijon Bourgogne, Dijon, France 
b Centre d’investigation clinique, hôpital François-Mitterrand, Dijon, France 
c Département d’informatique médicale (DIM), université de Bourgogne Franche-Comté, hôpital François-Mitterrand, CHU de Dijon Bourgogne, Dijon, France 
d Service de gynécologie obstétrique, hôpital Femme-Mère-Enfant, hospices civils de Lyon, Bron, France 
e Service d’hépato-gastro-entérologie, hôpital François-Mitterrand, CHU de Dijon Bourgogne, Dijon, France 
f Biostatistique, biomathématique, pharmaco-épidémiologie et maladies infectieuses (B2PHI), Inserm, UVSQ, Institut Pasteur, université Paris-Saclay, Paris, France 
g Erasmus MC, department of gastroenterology and hepatology, university medical center, Rotterdam, Pays-Bas 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) nécessitent un traitement chronique, pouvant interférer avec le désir de grossesse chez les jeunes femmes. Une MICI non contrôlée en début de grossesse est un facteur de mauvais pronostic maternel et fœtal. L’utilisation, hors autorisation, des antagonistes du « Tumor Necrosis Factor α » (anti-TNFα) durant la grossesse, augmente actuellement, et peuvent exposer la femme et le fœtus à des complications iatrogènes. Les recommandations actuelles sur les anti-TNFα dans cette population sont discordantes. Cette étude visait à évaluer, les modalités d’utilisation et le rapport bénéfice-risque des anti-TNFα pendant la grossesse chez les patientes atteintes de MICI, et durant la première année de vie chez les enfants exposés in utero.

Méthodes

Il s’agit d’une cohorte rétrospective incluant 11 275 grossesses chez 8726 femmes atteintes de MICI enceintes entre 2011 et 2014, identifiées dans le Système national d’information inter-régimes de l’assurance maladie. Le critère de jugement principal composite regroupait les complications liées au traitement, à la maladie et à la grossesse. Le risque était analysé par régression logistique, ajusté sur l’âge au début de grossesse, les caractéristiques de la MICI (type, sévérité et ancienneté) et la prise concomitante de thiopurines.

Résultats

Au total, 1457 grossesses (12,9 %) ont été exposées aux anti-TNFα, principalement l’infliximab et l’adalimumab, dont 1313/7722 (17,0 %) maladies de Crohn et 144/3553 (4,1 %) rectocolites hémorragiques. Les anti-TNFα étaient associés à un risque accru de complications maternelles (Odds Ratio ajusté (aOR)=1,45 ; IC 95 % [1,29–1,64]) et d’infections (aOR=1,35 ; [1,19–1,50]). Aucun risque infectieux n’a été retrouvé chez l’enfant (aOR=0,90 [0,77–1,06]).

Discussion/Conclusion

L’utilisation des anti-TNFα durant la grossesse est associée à un risque de complications maternelles, mais semble sûre chez l’enfant durant la première année de vie. Un suivi plus long chez l’enfant ainsi que d’autres analyses chez la mère ajustées sur les traitements concomitants et les facteurs environnementaux, sont nécessaires pour estimer plus précisément le rapport bénéfice–risque des anti-TNFα durant la grossesse.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Grossesse, MICI ;Pharmacoépidémiologie, Sniiram, Anti-TNF


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Vol 66 - N° S1

P. S21 - mars 2018 Retour au numéro
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