Traitement des infections ostéoarticulaires à S. aureus : activité intraostéoblastiques des rifamycines et impact sur l’émergence intracellulaire de Small Colony Variants - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Staphylococcus aureus représente un agent étiologique particulièrement difficile à éradiquer au cours des infections ostéoarticulaires (IOA). Trois facteurs de persistance sont impliqués : la formation de biofilm, la capacité de S. aureus à envahir et persister au sein des ostéoblastes et l’émergence du morphotype Small Colony Variant (SCV). L’utilisation d’associations thérapeutiques à base de rifampicine est supportée par de nombreuses études in vitro, in vivo et cliniques est toutefois à risque d’émergence de résistance, d’intolérances et d’interactions médicamenteuses. Dans ces contexte, les rifamycines (rifabutine et rifapentine) ont peu été évaluées, notamment vis-à-vis de leur capacité à éradiquer S. aureus en biofilm et en intracellulaire.
Matériels et méthodes |
Cette étude a comparé la rifampicine, la rifabutine et la rifapentine quant à leurs activités anti-staphylococciques intracellulaires dans un modèle in vitro d’infection d’ostéoblastes. Leur impact sur l’émergence intracellulaire de SCVs a également été comparé par dénombrement des SCVs. Quatre concentrations (0,1 CMI, CMI, 10 CMI, 100 CMI) ont été évaluées contre trois souches de S. aureus (6850 et deux souches cliniques impliquées dans des IOA récidivantes).
Résultats |
Les trois rifamycines avaient une activité intracellulaire semblable, diminuant de 50 % le nombre de bactéries intracellulaires dès une concentration égale à la CMI. L’augmentation de la concentration en rifampicine et rifapentine n’améliorait pas leur efficacité intracellulaire. La rifabutine semblait plus efficace à faible concentration, avec une réduction de 19,9 % du nombre de bactéries intracellulaires dès 0,1 CMI. Aux 4 concentrations testées, les trois molécules augmentaient la viabilité cellulaire d’un facteur minimum de 1,48, même en absence d’élimination de bactéries intracellulaires. De manière intéressante, une émergence intracellulaire de SCVs dose-dépendante a été observée, mais restait significativement plus faible pour la rifabutine que pour la rifampicine à 10 CMI (p<0,0001).
Conclusion |
Les 3 rifamycines sont efficaces dans l’élimination des bactéries intracellulaires. La rifabutine semble efficace à plus faibles concentrations, suggérant une accumulation plus importante de la molécule en intraostéoblastique. La possibilité d’utiliser la rifabutine à des doses plus faibles, et donc d’éviter l’apparition d’effets secondaires et l’émergence de SCV, pourrait en faire une alternative intéressante à la rifampicine dans le traitement des IOA. Ces trois molécules seront prochainement évaluées sur leurs capacités à éradiquer et à prévenir la formation de biofilm, un autre facteur de chronicité et de rechute dans les IOA.
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Vol 48 - N° 4S
P. S88 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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