Dépistage des infections à Neisseria gonorrhea et Chlamydia trachomatis chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes : faut-il prélever systématiquement les 3 sites ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les recommandations françaises et internationales conseillent la réalisation d’un dépistage annuel systématique des infections rectales, uréthrales et pharyngées à Neisseria gonorrhea (NG) et à Chlamydia trachomatis (CT) chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH). L’apport respectif des prélèvements sur ces différents sites reste à préciser.
Matériels et méthodes |
Les prélèvements anaux (A), urinaires (U) et pharyngés (P) pour recherche de NG/CT, réalisés le même jour chez des patients HSH consultant en maladies infectieuses ou au CEGIDD ont été analysés. La recherche de NG et CT a été réalisée grâce au test Abbott® RealTime CT/NG assay. La prévalence des infections à NG et CT a été déterminée par site. Un patient a été considéré comme infecté en cas de positivité sur au moins un des 3 sites. La proportion de diagnostics manqués par la réalisation de prélèvement sur un seul site ou sur une combinaison de 2 sites a été calculée chez les patients infectés. Une analyse de sensibilité a été réalisée chez les patients infectés par le VIH (VIH+) et chez les patients recevant une prophylaxie pré-exposition du VIH (PrEP).
Résultats |
Du 1er janvier 2016 au 30 novembre 2017, 4090 triplets de prélèvements A+U+P ont été pratiqués chez des patients HSH, dont 734 chez des patients VIH+ et 1346 chez des patients sous PrEP. La prévalence des infections à NG aux sites A, P et U sur l’ensemble des prélèvements était respectivement de 9,4 %, 8,4 % et 2,1 %. La prévalence des infections à CT aux sites A, P et U était respectivement de 10,0 %, 2,0 %, 2,4 %. Les taux de prévalence étaient similaires chez les patients VIH+ et sous PrEP. En cas d’utilisation exclusive de prélèvements A, P, U, A+P, A+U ou P+U, la proportion de diagnostics manqués d’infections à NG était respectivement de 37 %, 43 %, 86 %, 4 %, 332 % et 335 %. En cas d’utilisation exclusive de prélèvements A, P, U, A+P, A+U ou P+U, la proportion de diagnostics manqués d’infections à CT était respectivement de 18 %, 84 %, 81 %, 10 %, 8 % et 66 %. En prenant en compte l’ensemble des diagnostics d’infections à NG et/ou CT, la proportion de diagnostics manqués en cas d’utilisation exclusive de prélèvements A, P, U, A+P, A+U ou P+U était respectivement de 28 %, 58 %, 82 %, 6 %, 21 % et 45 %.
Conclusion |
Les infections à NG et CT apparaissent fréquentes chez les HSH avec des taux comparables entre les patients VIH+ et sous PrEP. En prenant comme référence l’existence d’un résultat positif sur l’un des 3 sites, la combinaison A+P est la plus sensible pour la détection d’infections à NG ou NG/CT, et la combinaison A+U la plus sensible pour la détection à CT. L’apport diagnostique des prélèvements urinaires apparaît faible sur ces prélèvements réalisés à titre systématique.
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Vol 48 - N° 4S
P. S96 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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