L’insuffisance rénale est une pathologie en recrudescence dans le monde. En Algérie la prévalence et l’incidence dans la population générale ne sont pas connues. La connaissance de la morbidité et de la mortalité hospitalière liée à l’insuffisance rénale apportera une aide en matière de décision et de prise en charge des malades hospitalisés. L’objectif de ce travail est de décrire la morbidité et la mortalité liées à l’insuffisance rénale au CHU de Bab El Oued durant la période 2011–2016.

Étude rétrospective sur la base des données de la morbidité et de la mortalité hospitalière durant la période 2011–2016. La classification internationale des maladies « CIM10 » a été utilisée pour le codage du diagnostique principal et le logiciel Epi-Info version 6 pour l’analyse des données. L’insuffisance rénale est définie par les codes CIM 10 : N17 (Insuffisance rénale aiguë), N18 (Maladie rénale chronique), N18,1 (maladie rénale chronique, stade 1), N18,2 (maladie rénale chronique, stade 2), N18,3 (maladie rénale chronique, stade 3), N18,4 (maladie rénale chronique, stade 4), N18,5 (maladie rénale chronique, stade 5), N18,8 (autres insuffisances rénales chroniques), N18,9 (maladie rénale chronique, sans précision), N19 (insuffisance rénale, sans précision).

Le nombre total de séjours pour insuffisance rénale au CHU de Bab El Oued au cours de la période 2011–2016 était de 323. Plus de la moitié (59,4 %) des séjours concernait les moins de 49 ans, et 52,6 % étaient des hommes. Le service de néphrologie a totalisé 71,8 % de l’ensemble des séjours pour insuffisance rénale. Sur la période 2011–2016, 46,1 % des séjours hospitaliers pour insuffisance rénale avaient pour diagnostic principal une insuffisance rénale chronique terminale. Les 323 admissions pour insuffisance rénale ont totalisé 5497 journées d’hospitalisations avec une durée moyenne de séjour de 17±1,1jours. Pour la quasi-totalité des séjours, le mode de sortie était normal (89,5 %). Les décès représentaient 9,3 %.

L’insuffisance rénale est fréquente. La mise en place des stratégies de prise en charge mais également des stratégies de prévention visant à réduire l’incidence de cette pathologie à long terme sont nécessaires.