Étude de l’immunité cellulaire non spécifique des patients atteints d’un syndrome néphrotique par un test à l’interféron gamma - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Le syndrome néphrotique, quelle qu’en soit la glomérulopathie causale, se caractérise par une susceptibilité aux infections bactériennes. L’altération de la réponse immunitaire humorale est en partie due à une dysfonction primaire des lymphocytes B et à une fuite urinaire d’immunoglobulines G (IgG). Les mécanismes responsables de la diminution de l’immunité cellulaire sont moins connus. L’objectif principal de notre étude était d’évaluer l’immunité cellulaire non spécifique des patients atteints d’un syndrome néphrotique en comparaison à des sujets sains par un test immunologique objectif fondé sur la mesure du taux d’interféron gamma après stimulation aspécifique des lymphocytes T et NK.
Patients/matériels et méthodes |
Vingt patients atteints de syndrome néphrotique (âge moyen 58 ans, 8 femmes, 14 hommes, 13 maladies actives [A], 7 en rémission [R]) et 9 sujets sains (HD) ont été inclus dans cette étude de cohorte interventionnelle transversale monocentrique. Le test QuantiFERON Monitor® (QFM) pour étudier l’immunité cellulaire aspécifique a été réalisé dans l’ensemble de la cohorte.
Résultats |
Les patients ayant un syndrome néphrotique actif présentaient un taux médian d’interféron gamma (IFN en UI/mL) après stimulation significativement plus bas que les sujets sains ou les patients en rémission (A 87,7 UI/mL vs R 438 UI/mL vs HD 697 UI/mL, p=0,015). Nous avons classé les patients en trois groupes selon leur réponse T : réponse faible si taux d’IFN inférieurs à 15 UI/mL, modérée si taux compris entre 15 et 500 UI/mL et élevée si taux supérieurs à 500 UI/mL. Les variables âge, sexe, diabète, hypertension artérielle, insuffisance rénale chronique, tabagisme (actif ou sevré), glomérulopathie causale, et les paramètres sériques : protéinurie, urée, ferritine, CRP, fibrinogène, polynucléose, lymphocytose et dosage pondéral des IgA n’étaient pas statistiquement différents entre les trois groupes. L’albuminémie apparaît significativement plus faible (p=0,04) et les valeurs du dosage pondéral des IgG semblent moindre (p=0,068) dans le groupe à réponse faible.
Conclusion |
La réponse immunitaire cellulaire après stimulation aspécifique des lymphocytes T et NK est significativement plus faible chez les patients présentant un syndrome néphrotique actif par rapport aux patients en rémission ou aux sujets sains. Le QFM pourrait être un outil clinique identifiant les patients les plus immuno-incompétents, à risque de complications infectieuses. Un essai prospectif de plus grande ampleur est nécessaire pour valider ces résultats et les corréler à la survenue d’évènements infectieux.
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Vol 14 - N° 5
P. 356 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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