La périostine protège les tubules rénaux dans le modèle de néphropathie à la cisplatine - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
La cisplatine est un agent anticancéreux utilisé depuis de nombreuses années notamment dans les cancers pulmonaires, ORL et gynécologiques. Sa principale complication reste l’insuffisance rénale aiguë sans réel moyen de prévention ou de traitement. La périostine est une protéine de la matrice extracellulaire impliquée dans plusieurs modèles d’agression rénale chronique chez le rongeur (modèle UUO, modèle GN SNT, néphropathie hypertensive) dans lesquels elle joue un rôle néfaste en augmentant la fibrose et l’infiltrat inflammatoire.
Patients/matériels et méthodes |
Soixante-douze heures après une injection intrapéritonéale de cisplatine à des souris sauvages, hétérozygote (HE), ou invalidées pour le gène de la périostine (KO), le plasma et les reins sont prélevés pour analyses biochimiques, histologiques, et de biologie moléculaire.
Résultats |
L’expression de la périostine est induite de novo autour des tubules lésés, au niveau cortical principalement. Soixante-douze heures après l’injection de cisplatine, le degré d’insuffisance rénale, évaluée par dosage de l’urée et de la créatinine plasmatique, est plus élevé chez les souris KO, intermédiaire chez les souris HE, et moins élevée chez les souris WT, de manière significative (p<0,001 Anova 3 groupes). De la même manière, les lésions tubulaires au PAS sont plus importantes chez les souris KO par rapport aux souris WT. L’infiltrat inflammatoire semble également modifié avec une diminution de l’infiltrat macrophagique dans le cortex rénal chez les souris KO (résultat préliminaire à confirmer). Nous étudions actuellement l’apoptose tubulaire avec un marquage TUNEL et Cleaved caspase 3. Nous avons des arguments indirects pour penser qu’il existe une induction majorée de l’apoptose chez les souris KO. L’étude en microscopie électronique est en cours, et suggère des changements de morphologie mitochondriale dans les tubules lésés plus importants chez les souris KO. Des études protéomiques et transcriptionnelles vont être menées, et nous étudierons également l’effet de la cisplatine sur des cultures primaires de cellules tubulaires rénales murines.
Conclusion |
La périostine protège les cellules tubulaires épithéliales après injection de cisplatine. Le mécanisme exact est en cours d’analyse et pourrait être secondaire à une modification de la résistance à l’apoptose. Alors que la périostine est délétère dans différents modèles de néphropathies chroniques, elle semble protectrice dans ce modèle d’agression rénale aiguë.
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Vol 14 - N° 5
P. 410 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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