Pertinence de marqueurs radiographiques comme marqueurs de risque cardiovasculaire chez l’obèse - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’évaluation du risque cardiovasculaire et métabolique est un des enjeux majeurs de la prise en charge hygiéno-diététique et médicamenteuse des sujets obèses. De nouveaux marqueurs radiologiques ont été récemment développés permettant d’affiner l’évaluation du risque par rapport aux équations classiques type Framingham. Le score calcique, les mesures de la graisse épicardique, de la graisse intra-thoracique et de la graisse intra-abdominale peuvent être des marqueurs scannographiques de risque de survenue d’événements cardiovasculaires chez des patients à risque intermédiaire, auxquels appartiennent les patients obèses. Nous avons donc comparé de manière prospective ces 4 marqueurs dans une population d’obèses, avec ou sans syndrome métabolique.
Matériel et méthodes |
Cette étude cas/témoin, monocentrique, a débuté en novembre 2014. La présence d’une cardiopathie ischémique, d’une pathologie psychiatrique sévère, la grossesse et l’allaitement constituaient des critères de non-inclusion. Tous les patients subissaient un examen clinique et un prélèvement sanguin dans le cadre de leur hospitalisation de semaine pour bilan initial d’obésité dans le service de nutrition clinique du CHU de Clermont-Ferrand. Les données cliniques et paracliniques nécessaires à l’évaluation du risque cardiovasculaire ont été collectées. Un scanner sans injection était réalisé pour la mesure du score calcique, de la graisse épicardique, intra-thoracique et intra abdominale en L3. Les volumes de graisse ont été indexés à la surface corporelle (taille en metre2).
Résultats et analyse statistique |
Quatre-vingt-seize patients sur les 120 prévus ont été inclus au 1er juillet 2017. On notait une prédominance féminine (77,8 %), un âge de 45,0±12,8 ans et un IMC de 43,8±6,1kg/m2. Un syndrome métabolique (critères IDF/AHA/NHLBI 2009) était présent chez 63 patients (65,6 %). Les données scannographiques ont été ajustées sur l’âge, le sexe et l’IMC, du fait d’une répartition inégale entre les groupes métabolique vs non métabolique. L’analyse ne montrait pas de différence entre les patients sans et avec syndrome métabolique concernant le score calcique (respectivement 11,7±38,1 et 28,8±79,2 ; p=0,84), la graisse épicardique (53,5±18,7 vs 50,1±20,4 ; p=0,33), la graisse intra-thoracique (139±65 vs 143±69 ; p=0,97), et la graisse abdominale (333±54 vs 334±49 ; p=0,92). Seule la graisse épicardique était corrélée au score de Framingham (r=0,52 ; p<0,001). Un score calcique>100, retrouvé chez 7 patients sur 93, était associé à un score de Framingham plus élevé (25,5±25,2 vs 7,2±6,2 ; p<0,001). La graisse épicardique n’était pas corrélée à la graisse abdominale (r=0,05 ; p=0 ;70).
Conclusion |
Dans l’obésité morbide, les marqueurs scannographiques de risque cardiovasculaire ne sont pas modifiés en cas de syndrome métabolique mais la graisse épicardique non liée directement à la graisse viscérale est plus prédictive du risque cardiovasculaire.
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Vol 32 - N° 4
P. 233 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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