Détérioration de l’état nutritionnel des patients atteints du cancer de sein : rôle de la maladie et de l’alimentation - 15/11/18
Laboratoire ALimentation
NUTrition et Santé (ALNUTS)
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Le cancer avait des effets négatifs sur l’état nutritionnel du patient. Ces effets sont en partie causés par le cancer, son traitement anti-cancer et par la réduction de la prise alimentaire. Le risque qui en découle est la survenue de dénutrition. L’objectif de l’étude était d’évaluer la contribution relative du cancer et des prises alimentaires sur l’état nutritionnel des patientes.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une enquête transversale à visée descriptive réalisée durant 7 mois (d’août 2015 au février 2016). Les données collectées concernaient les patientes présentant un cancer du sein durant leurs traitements et suivies au niveau du service d’oncologie médicale et de radiothérapie du centre anticancéreux de la Wilaya de Batna (Algérie).
La durée du parcours de soin a été définie par la durée en jours entre les premiers signes et l’accès au premier traitement. La durée de la maladie était définie par la durée en jour entre les dates des premiers signes ou la première consultation et les dates du premier entretien. La maladie était classée en trois stades : tumeur, invasif et métastatique.
L’évaluation de l’état nutritionnel a été réalisée selon deux approches : (a) évaluation objective de l’état nutritionnel (IMC, perte de poids et albuminémie), (b) calcul du score Patients Generated-Subjective Global Assessment (PG-SGA). La prise alimentaire a été évaluée par le questionnaire de rappel des 24h. L’apport énergétique et protéique ont été calculés et comparés aux recommandations de l’ESPEN (Arends et al., 2016).
Résultats et analyse statistique |
Deux-cent soixante-sept patientes atteintes du cancer de sein sont incluses dans notre étude. La durée du parcours entre les premiers signes et l’accès au premier traitement a été supérieure à 5 mois pour 50 % des femmes enquêtées. La durée de la maladie a été inférieure à un an pour 50 % des femmes enquêtées.
Selon la méthode objective d’évaluation de l’état nutritionnel, une patiente sur deux (51,31 %) soufrait d’une dénutrition sévère ou modérée. Par contre pour la deuxième approche (Score PG-SGA), 57,7 % de ces femmes étaient à haut risque de dénutrition nécessitant une gestion des symptômes et/ou une intervention nutritionnelle. Quelque soit la méthode utilisée, l’état nutritionnel des patientes était significativement lié au type de traitements, à la durée du parcours de soins, à la duré et aux stades de la maladie (p<0,05).
Trois patientes sur quatre avaient un apport énergétique (<25kcal/kg/j) et protéique (< 1g/kg/j) insuffisant. Parmi ces patientes, la moitié souffrait d’une dénutrition sévère ou modérée et deux patientes sur trois étaient à haut risque de dénutrition.
L’état nutritionnel était fortement corrélé (p<0,0000) aux apports énergétique et protéique.
Conclusion |
Cette étude préliminaire confirme l’interaction complexe entre la maladie et les prises alimentaires sur la détérioration de l’état nutritionnel des patientes atteintes de cancer du sein.
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Vol 32 - N° 4
P. 294 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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