Étude des effets indésirables cutanés de l’ hydroxychloroquine à travers une série hospitalière - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
Les effets secondaires de l’hydroxychloroquine(HC) sont dominés par l’atteinte oculaire et cutanée. Le but de notre travail était d’étudier les caractéristiques cliniques et évolutives des effets indésirables cutanés (EIC) de cette molécule.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective menée entre janvier 2013 et mai 2018. Nous avons recueilli tous les cas d’EIC imputés à la prise d’HC.
Résultats |
vingt-deux patients, dont 21 femmes, ont présenté un EIC. L’HC était prescrite dans le cadre d’un lupus érythémateux systémique (16 cas), un lichen plan (1 cas), un syndrome de Gougerot-Sjögren (1 cas), une sclérodermie systémique (2 cas), un érythème du visage (1 cas) et une aphtose buccale (1 cas). Les hyperpigmentations étaient l’EIC le plus fréquent (13 cas, 59 %) suivies de la pustulose exanthématique aigue généralisée (PEAG) (5 cas, 22,7 %), exanthème maculopapuleux (EMP) (3 cas, 13,7 %) et un DRESS. L’hyperpigmentation était notée uniquement chez des patients lupiques et était à type de macules brunes à noires localisées le plus fréquemment au niveau des jambes (8 cas). Les lésions étaient apparues après une durée moyenne de 34 mois (6–108). Le traitement par HC était poursuivi chez ces patients lupiques. La PEAG était apparue après un délai moyen de 44jours (j) (15–120 j). L’éruption était caractéristique faite par un érythème œdémateux parsemé de pustules d’évolution descendante. L’arrêt de l’HC a permis la régression complète de l’éruption dans un délai moyen de 26 j. L’EMP survenait en moyenne après 33 j de prise d’HC. La régression de l’éruption était obtenue en moyenne 7 j après l’arrêt de l’HC. Un DRESS était survenu chez une femme de 64 ans, 30 j après la prise d’HC. Elle présentait une fièvre associée à un EMP, un œdème du visage et une chéilite. La biologie a montré une hyperleucocytose à PNN et une hyperéosinophilie. Le diagnostic de DRESS était probable (RegiSCAR à 4). L’arrêt de l’HC a permis la régression de l’éruption au bout d’un mois.
Discussion |
Les EIC de l’HC sont nombreux. L’hyperpigmentation cutanée était l’effet le plus retrouvé dans notre série. Cette constatation est conforme aux données de la littérature. Des toxidermies graves à l’HC ont été rapportées, dont la plus fréquente est la PEAG qui se caractérise par des délais prolongés d’apparition et de guérison comme était le cas de nos malades. Le DRESS à l’HC constaté chez l’une de nos patients est rarement décrit. D’autres EIC sont décrits tels que l’alopécie, le prurit et la xérose cutanée. Aucun cas de ces EIC n’était noté dans notre série.
Conclusion |
À travers cette série, nous soulignons l’intérêt de l’information des professionnels de la santé sur la nécessité de respecter les indications de l’HC afin d’éviter les EIC potentiellement graves.
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Vol 39 - N° S2
P. A196 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.