Une bonne observance au traitement antituberculeux est indispensable à la guérison des sujets atteints de tuberculose. Elle permet d’éviter l’émergence de résistance bactérienne qui constitue un nouveau problème dans la lutte antituberculeuse. L’objectif de cette étude était de rechercher les facteurs de mauvaise observance au traitement de la tuberculose.

Il s’agissait d’une étude prospective (cas-témoin) à partir d’un questionnaire anonyme adressé aux patients atteints de tuberculose, suivis en hospitalisation et en consultation de pneumologie du CHU de Bouaké pendant la période de 2015 à 2018. Nous avons enregistré 1103 sujets atteints de tuberculose dont 142 cas de mauvaise observance du traitement antituberculeux (cas). Nous avons sélectionné un autre groupe (témoins) constitué de 142 patients qui avaient une bonne observance thérapeutique.

Les hommes étaient statistiquement moins observant au traitement que les femmes (38,6 % des femmes contre 54,7 % des hommes) [p=0,006]. Les adultes étaient moins observants au traitement que les enfants (p=0,0108). Concernant les professions, les militaires avaient une mauvaise observance thérapeutique (p=0,013). L’existence d’un co-traitement au traitement antituberculeux (p=0,000), l’apparition d’effets secondaires, le manque de soutient familial et les difficultés d’alimentation étaient de facteurs de mauvaise observance. Nous n’avons pas trouvé un lien entre la mauvaise observance au traitement antituberculeux et le statut VIH.

Les facteurs de mauvaise observance au traitement anti tuberculeux sont divers notamment le sexe masculin, la profession militaire, les effets secondaires des médicaments, le manque de soutien familial et l’existence de co-traitement.