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Érythème pigmenté fixe au fulvestrant (Faslodex®) confirmé par patch-tests : premier cas rapporté - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.183 
C. Broche 1, , P. Pralong 1, H. Gil 2, M. Mousseau 3, C. Chatain 1, J.-P. Jacquier 1, J. Charles 1, M.-T. Leccia 1
1 Service de dermatologie, allergologie et photobiologie 
2 Service d’anatomie et cytologie pathologiques 
3 sErvice d’oncologie médicale, CHU de Grenoble, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Nous rapportons le premier cas d’érythème pigmenté fixe (EPF) au fulvestrant, confirmé par patch-tests. Le fulvestrant est un agoniste des récepteurs aux œstrogènes, indiqué en première ligne chez les patients atteints de cancer du sein métastatique hormonodépendant.

Observation

Une femme de 69 ans était traitée par injections sous-cutanées de fulvestrant et dénosumab (anticorps monoclonal diminuant la résorption osseuse) tous les 15 jours en alternance dans le cadre d’un cancer du sein métastatique. Après quatre mois de traitement, elle présentait des lésions érythémateuses et prurigineuses bien délimitées du tronc, avec pigmentation séquellaire, évocatrices d’EPF. Les lésions récidivaient régulièrement, évoquant la responsabilité du fulvestrant ou du dénosumab. Il n’y avait pas d’autre médicament récemment introduit. La rémission des lésions était observée après arrêt des deux médicaments. Les patch-tests au fulvestrant à la concentration de 250mg/mL étaient positifs sur peau saine (dos) et sur séquelle pigmentée (région lombaire) à 48h et 96h. Les patch-tests au dénosumab à la concentration de 70mg/mL étaient négatifs sur les deux sites. L’examen histologique du patch-test positif au fulvestrant sur séquelle pigmentée mettait en évidence un infiltrat lichénoïde avec nécroses kératinocytaires confluentes, évoquant une réactivation de l’EPF sur le site du patch-test. L’immunohistochimie trouvait un infiltrat lympocytaire CD3+ significatif. Le patch-test au fulvestrant à la même concentration effectué sur un volontaire sain consentant était négatif. Aucune récidive des lésions n’était constatée après reprise du dénosumab et remplacement du fulvestrant par l’exemestane (inhibiteur de la synthèse des œstrogènes). Le diagnostic d’EPF au fulvestrant était retenu. Une déclaration en pharmacovigilance était effectuée (Annexe A).

Discussion

Il s’agit à notre connaissance du premier cas décrit d’érythème pigmenté fixe au fulvestrant. Dans la base nationale de pharmacovigilance, seuls quatre cas de réactions cutanées sous fulvestrant seul ont été rapportés : un cas de lésion nodulaire, deux cas d’érythème au point d’injection et un cas d’éruption de type érythème polymorphe. Aucun cas d’EPF n’est rapporté. Le diagnostic étiologique d’EPF est souvent réalisé sur un test de provocation positif, les tests épicutanés étant généralement peu sensibles. Dans notre cas, l’aspect histologique et immunohistochimique des lésions induites par les patch-tests au fulvestrant, la négativité du patch-test sur volontaire sain et l’évolution favorable des lésions après arrêt du fulvestrant éliminent la possibilité de faux positifs.

Conclusion

L’EPF est une forme peu fréquente de toxidermie. Il s’agit du premier cas décrit d’EPF au fulvestrant, confirmé par explorations allergologiques et analyse histologique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Érythème pigmenté fixe, Fulvestrant, Patch-tests


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.183.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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