Hémangiomes infantiles traités par propranolol oral à > 3 mg/kg/j en raison d’une résistance à la dose usuelle de 3 mg/kg/j : étude nationale rétrospective - 15/01/19
Groupe de recherche en dermatologie pédiatrique
Résumé |
Introduction |
Depuis 2015, le propranolol oral (Pr) est le traitement de 1re intention des hémangiomes infantiles (HI). Il existe quelques rares cas d’HI résistants à 3mg/kg/j (IHRPr3), pour lesquels il peut être nécessaire d’augmenter la dose à>3mg/kg/j. L’intérêt de cette dose augmentée n’a jamais été évalué.
Matériel et méthodes |
Étude observationnelle, rétrospective, multicentrique. Inclusion de tous les IHRPr3 traités à>3mg/kg/j entre 2008 et 2018. Recueil des informations cliniques par questionnaire standardisé et photographies. Réponse de l’HI à 3 et >3mg/kg/j évaluée par son volume, coté par IGA (Improvement Global Assessment) : −1=augmentation, 0=stabilité, 1=diminution médiocre, 2=diminution significative.
Objectifs |
Estimer la prévalence des IHRPr3 (définis par IGA de −1 à 1 après≥5semaines à 3mg/kg/j), estimer le pourcentage de IHRPr3 devenant répondeurs à>3mg/kg/j (IGA 2), identifier des facteurs prédictifs de réponse favorable (IGA 2 vs IGA de −1 à 1 à>3mg/kg/j, Fischer & Mann Whitney, α=5 %), décrire la tolérance à>3mg/kg/j.
Résultats |
Quinze patients (12 F/3 H) inclus (9 centres). Prévalence : 0,45 %. 3 profils de IHRPr3 : (A) 47 % HI segmentaires du visage, mixtes ou superficiels (71 % sur la zone de la barbe, 29 % avec HI sous-glottique [HSG]) ; (B) 40 % HI du visage, localisés, mixtes ou profonds ; (C) 13 % HI du corps, localisés, mixtes, avec ulcération ne cédant pas sous traitement. Dose>3mg/kg/j utilisée : de 3,5 à 4mg/kg/j. IGA 2 à>3mg/kg/j : 43 %. Facteurs prédictifs identifiés : IGA 1 à 3mg/kg/j (p=0,026) et durée de traitement prolongée (totale : p=0,029, par palier de dose : p=0,043). Un cas particulier : HI segmentaire du visage+HSG avec IGA −1 à 3 et >3mg/kg/j, malgré un long traitement (20,5 mois). Bonne tolérance à>3mg/kg/j, EI connus et de faible intensité.
Discussion |
Première série de IHRPr3 traités à>3mg/kg/j (7 cas de IHRPr3 dans la littérature, pas de données à>3mg/kg/j). L’augmentation à>3mg/kg/j a permis 43 % de réponse favorable, avec un profil de tolérance correct, dès lors que les IHRPr3 étaient traités longtemps et répondaient déjà partiellement à 3mg/kg/j. Hypothèses pour les IHRPr3 restant en échec (partiel ou total) à>3mg/kg/j : phase de prolifération explosive et prolongée, insuffisamment contrôlée par Pr, même à dose augmentée ? Diagnostic erroné ? Différentiation ou composante adipeuse précoce ? HI totalement résistant au Pr ? Perturbation d’une étape pharmacocinétique (effet de 1er passage hépatique) ? Problème d’observance ?
Conclusion |
Une dose>3mg/kg/j semble une option à envisager en cas de IHRPr3. Ces IHRPr3 sont très rares (prévalence de 0,45 %). Des études ultérieures prospectives avec données écho-doppler (quantification de l’activité vasculaire des IHRPr3) et dosages plasmatiques de Pr (relation PK/PD) pourraient être conduites pour approfondir les connaissances au sujet des IHRPr3 restant en échec de traitement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hémangiome infantile, Propranolol
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.068. |
Vol 145 - N° 12S
P. S83 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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