Caractéristiques socio-économiques associées au libre choix et au risque de violences chez les professionnelles du sexe des maisons closes d’Abidjan, Côte D’ivoire - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
La connaissance et la compréhension des facteurs associés au choix et au risque de violences liées à la prostitution devraient contribuer à l’élaboration de stratégies de lutte contre la prostitution forcée et les violences liées à la pratique de la prostitution en Côte d’Ivoire. L’objectif de cette étude était de mettre en évidence les facteurs socio-économiques associés au libre choix et au risque de violences chez les professionnelles du sexe des maisons closes d’Abidjan (Côte d’Ivoire).
Méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale réalisée entre août et octobre 2014 dans trois maisons closes. Un questionnaire portant sur les caractéristiques socio-économiques et les pratiques prostitutionnelles (notamment si le choix était libre ou contraint et si elles avaient été victimes de violences) ont été administré par des enquêteurs formés auprès de 151 femmes. Des modèles de régression logistique multivariée ont été utilisés pour identifier les facteurs socio-économiques associés au libre choix et au risque de violence chez ces femmes.
Résultats |
Parmi les 151 femmes (âge moyen 25,6±7,7 ans), 100 (66,2 %) déclaraient avoir choisi la prostitution de leur propre gré (libre choix), 40 (26,5 %) avaient été victimes de violences (physiques et/ou verbales) au moins une fois de la part des clients et 44 (29,5 %) victimes de violences d’autres sources (forces de l’ordre et autres femmes professionnelles du sexe). La proportion de femmes déclarant un libre choix était plus faible chez les non-ivoiriennes (OR=0,2 [IC95 % 0,1 ; 0,7], p=0,006) et chez celles avec un revenu horaire inférieur à 1 € (OR=0,4 [0,2 ; 0,8], p=0,01) et plus forte chez celles qui effectuaient des déplacements à la recherche ou à la rencontre de clients (OR=2,5 [1,0 ; 6,1], p=0,05). Le risque de violence de la part des clients était plus faible lorsque les femmes étaient sur place (OR=0,3 [0,1 ; 0,6], p=0,001) tandis que le risque de violences d’autres sources était 3,5 fois plus importante chez celles qui pratiquaient la prostitution depuis au moins deux ans (OR=3,5 [1,3 ;9,0], p=0,03).
Conclusion |
Les résultats de cette étude ont permis de montrer qu’une majorité des femmes déclarent avoir choisi librement d’être professionnelle du sexe avec environ un quart d’entre elles qui ont déclaré avoir subi des violences. L’identification des facteurs socio-économiques associés au libre choix et au risque de violence chez les professionnelles du sexe pourrait servir de leviers d’action de lutte contre la prostitution forcée et de prévention des violences liées à la pratique de la prostitution en Côte d’Ivoire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Prostitution féminine, Libre choix, Risque de violence, Facteurs socio-économiques, Abidjan
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Vol 67 - N° S3
P. S165-S166 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.