Cette étude se propose de caractériser les modifications tensionnelles des diabétiques de type 1 qui présentent une réduction de la variabilité de la FC.

Patients et méthodes : Cette étude repose sur 70 patients d’âge moyen 42 ± 13 ans, suivis pour un diabète de type 1 qui évolue depuis 13,2 ± 9 ans. Ils sont indemnes de complication dégénérative et ne suivent pas d’autre traitement que l’insuline. La variabilité de la FC est évaluée par analyse spectrale de l’Holter ECG de 24 heures. Cet examen permet de séparer les patients en deux groupes selon que la transformée logarithmique de la puissance spectrale dans les hautes fréquences (PS HF 24 heures) est inférieure (groupe 1, N = 36) ou supérieure (groupe 2, N = 34) à la moyenne des 70 sujets. Les données cliniques, biologiques et les MAPA sont comparées entre ces deux groupes.

Résultats : Les patients du groupe 1 sont plus âgés que ceux du groupe 2 (47,8 ± 11,2 vs 35,7 ± 12,2 ans, p ≪ 0,0001) et leur diabète évolue depuis plus longtemps (16,9 ± 8,4 vs 9,4 ± 8 ans, p ≪ 0,001). L’IMC et l’Hb A1c ne diffèrent pas entre les deuxgroupes. La moyenne des PA nocturnes est plus élevée dans le groupe 1 (PAS : 112 ± 13 vs 103 ± 11 mmHg, p ≪ 0,01 et PAD : 66 ± 8 vs 60 ± 7 mmHg, p ≪ 0,001). La différence de PA entre le jour et la nuit (ΔPA) est moins marquée chez les sujets du groupe 1 (ΔPAS : 10 ± 9 vs 15 ± 7 mmHg, p ≪ 0,02 et ΔPAD : 9 ± 7 vs 12 ± 5 mmHg, p ≪ 0,04). ΔPAS et ΔPAD sont corrélés à la PS HF 24 heures (r = 0,356, p ≪ 0,003), qui explique 11,8 % et 12 % de leur variance. Enfin, l’excrétion urinaire d’albumine est plus élevée chez les patients du groupe 1 (8 ± 4 vs 5 ± 3 mg/24 h, p ≪ 0,01).

Conclusion : Chez le diabétique de type 1 indemne de complication, la réduction de la variabilité de la FC liée à l’âge et à l’ancienneté du diabète s‘associe à une réduction de la chute nocturne de la PA. Ces deux composantes de la neuropathie végétative vont favoriser l’apparition de la néphropathie incipiens.

The purpose of this study was to assess the blood pressure modifications in type 1 diabetic patients who present reduction of heart rate variability.

Patients and methods: This study included 70 type 1 diabetic patients (mean age: 42 ± 13 years, diabetes duration: 13.2 ± 9 years. They were free for complications and did not receive other treatment than insulin. Heart rate variability was evaluated using 24-h continuous ECG record spectral analysis. Patients were divided into two groups according to whether log high frequency power was lower (group 1, N = 36) or higher (group 2, N = 3 4) than 70 patients’mean. Clinical and biological features and 24-h ambulatory blood pressure measurement were compared in both groups.

Results: Patients of group 1 were older than group 2 (47.8 ± 11.2 vs. 35.7 ± 12.2 years, p ≪ 0.0001) and diabetes duration was higher (16.9 ± 8.4 vs. 9.4 ± 8 years, p ≪ 0.001). BMI and Hb A1c did not differ from significant in both. Night-time blood pressure was upper in group 1 (SBP: 112 ± 13 vs. 103 ± 11 mmHg, p ≪ 0.01 and DBP: 66 ± 8 vs. 60 ± 7 mmHg, p ≪ 0.001). The difference between blood pressures during day and night (ΔBP) were lower in group 1 than in group 2 (ΔSBP: 10 ± 9 vs. 15 ± 7 mmHg, p ≪ 0.02 and ΔΔBP : 9 ± 7 vs. 12 ± 5 mmHg, p ≪ 0.04). DSBP and DDBP were found to be correlated with log HF power (r = 0.356, p ≪ 0.003), which could explain 11.8% and 12% of their variance. Urinary albumin excretion rate was higher in group 1 (8 ± 4 vs. 5 ± 3 mg/24h, p ≪ 0.01).

Conclusion: In type 1 diabetic patients free for complications, reduction in heart rate variability linked to age and diabetes duration is associated with a reduction in nighttime BP fall. These two parameters of autonomic neuropathy could have a pathogenic role in the development of incipient nephropathy.