Papulose lymphomatoïde de type A localisée segmentaire post-chirurgicale : un exemple de « locus minoris resistentiae » ? - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La papulose lymphomatoïde est une lymphoprolifération T primitivement cutanée CD30+. Le tableau clinique, polymorphe, est habituellement caractérisé par des lésions papulonodulaires diffuses, prédominant sur le tronc et les membres, spontanément régressives en quelques semaines, récidivantes. Des cas de papulose lymphomatoïde localisées ou régionales ont été décrits, habituellement sans topographie de prédilection ou facteur déclenchant ; ces cas représenteraient entre 13 à 22 % des papuloses lymphomatoïdes. Nous rapportons un cas original de papulose lymphomatoïde de type A, localisée, segmentaire, au décours immédiat et en périphérie d’une cicatrice postopératoire, de régression spontanée.
Observations |
Une patiente de 79 ans suivie pour une gonarthrose, consultait pour des nodules cutanés en regard du genou gauche. Ces nodules étaient apparus 15jours après une chirurgie de remplacement de prothèse totale de genou gauche, suite à un descellement. L’examen trouvait des papules et des nodules multiples, monomorphes, violacés, fermes, indolores, non nécrotiques, non ulcérés, localisés en péri-cicatriciel (Annexe A). Il n’y avait pas d’altération de l’état général, pas de fièvre, pas d’adénopathies locorégionales ; il n’y avait pas de lésions cutanées à distance. La biopsie d’un nodule trouvait un infiltrat cellulaire dense assez bien limité, composé de lymphocytes de petite taille, de cellules lymphoïdes activées. L’étude immunohistochimique trouvait un infiltrat lymphocytaire T CD3+, des cellules activées CD30+ mais ALK1 PROT-, et en profondeur quelques lymphocytes B CD20+ (Annexe A). Le tableau clinico-anatomique était en faveur d’une papulose lymphomatoïde de type A. La recherche de clonalité est en cours. L’évolution était marquée par une régression spontanée et complète des nodules à trois semaines.
Discussion |
Nous rapportons un cas original de papulose lymphomatoïde de type A localisée, segmentaire, de survenue postopératoire. La chronologie et la localisation des lésions était en faveur d’une imputabilité du geste chirurgical.
La physiopathologie des papuloses lymphomatoïdes localisées n’est pas connu. L’hypothèse d’un facteur local, induisant l’expression des molécules d’adhésion ou d’antigènes kératinocytaires ou endothéliaux à l’origine de l’expansion d’un clone T, a été proposée. Ainsi, en 2016, un cas de papulose lymphomatoïde limitée au site de radiothérapie post-cancer du sein a été rapporté, suggérant une modification antigénique de surface ou un locus minoris resistentiae. Nous n’avons pas retrouvé de cas de papulose lymphomatoïde post-chirurgicale dans la littérature.
Conclusion |
Nous rapportons un cas original de papulose lymphomatoide de type A, localisée, segmentaire, en périphérie d’une cicatrice post-pératoire, suggérant un locus minoris resistentiae.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Papulose lymphomatoïde, Locus minoris resistensiae
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.300. |
Vol 146 - N° 12S
P. A203-A204 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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