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Traitement des calcinoses sous-cutanées dans la sclérodermie systémique et la dermatomyosite : revue systématique et méta-analyse - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.346 
H. Traineau 1, , J.-B. Monfort 1, P. Senet 1, A. Barbaud 1, C. Francès 1, L. Arnaud 2, F. Chasset 1
1 Dermatologie et allergologie, hôpital Tenon, faculté de médecine, Sorbonne université, Paris 
2 Rhumatologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, laboratoire d’immuno-rhumatologie moléculaire, centre national de référence des maladies systémiques auto-immunes rares Est Sud-Ouest (RESO), INSERM UMR_S1109, université de Strasbourg, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les calcinoses sous-cutanées sont fréquentes dans la sclérodermie systémique (SSc) et la dermatomyosite (DM) et peuvent être responsables d’une altération considérable de la qualité de vie. Il n’existe actuellement aucune recommandation pour leur traitement. Cependant, plusieurs séries de cas et études prospectives ont été publiées sur le sujet. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité des traitements disponibles pour les calcinoses associées à la SSc et la DM à partir des données de la littérature.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une revue systématique et méta-analyse des études publiées dans MEDLINE, Embase et Cochrane entre 1980 et juillet 2018. Les études d’au moins 3 patients ayant évalué l’efficacité d’un traitement pour les calcinoses ont été incluses. Les taux de réponses de chaque traitement ont été extraits et des taux de réponses poolés ont été calculés pour les médicaments utilisés dans au moins 3 études. La gradation du niveau de preuve des données cliniques a été évaluée par le score modifié du Oxford Centre for Evidence-Based Medicine.

Résultats

Sur 3032 citations d’intérêt retrouvées, 30 études (288 patients) ont été incluses. Onze classes thérapeutiques, la chirurgie et plusieurs traitements physiques ont été identifiés comme traitements potentiels des calcinoses. Le taux de réponse partiel poolé le plus faible a été observé pour la warfarine : 22 % (IC95 % : 0–53), avec une hétérogénéité statistique significative (I2=57 %, p=0,05) et les données d’un essai contrôlé randomisé suggère son absence d’efficacité (grade IB). La plus forte amélioration a été observée avec le rituximab, avec un taux de réponse partielle poolé de 68 % (IC95 % : 24–100) avec une hétérogénéité significative (I2=82 %, p=0,001) (grade IV). Les taux de réponse poolés du diltiazem et de l’infliximab étaient de 26 % (IC95 % : 0–73) et 49 % (IC95 % : 26–61 %) respectivement. Les autres traitements médicamenteux utilisés étaient le thiosulfate de sodium (topique, intra-lésionnel ou intraveineux, 5 études), les bisphosphonates (4 études), les immunoglobulines intraveineuses, la minocycline, la colchicine (2 études chacune), l’abatacept et le cyclophosphamide (1 étude chacun). Le taux de réponse à la chirurgie était d’environ 80 %. Les alternatives physiques étaient le laser CO2, la thérapie extra-corporelle par ondes de choc et la radiofréquence.

Discussion

Cette revue systématique met en évidence l’absence d’efficacité de la warfarine (grade Ib). Le rituximab semble montrer des résultats encourageants (grade IV) mais des études randomisées sont nécessaires. La chirurgie reste une option intéressante et le thiosulfate de sodium intra-lésionnel pourrait représenter une alternative.

Conclusion

Le traitement des calcinoses n’est actuellement codifié par aucune recommandation. Cette revue systématique montre que de nombreuses alternatives sont disponibles mais avec un niveau de preuve faible.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Calcinoses, Dermatomyosite, Sclérodermie, Traitement


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Vol 146 - N° 12S

P. A226 - décembre 2019 Retour au numéro
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