S'abonner

Identification du premier cas autochtone de xeroderma pigmentosum de type A en France : mutation homozygote XPA H244R contrastant avec un phénotype modéré sans atteinte neurologique - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.394 
C. Moisson-Franckhauser 1, , S. Law Ping Man 1, C. Dubourg 1, W. Carré 1, H. Adamski 1, M. Dinulescu 1, C. Droitcourt 1, D. Russo 1, T. Menez 1, A. Sarasin 2, A. Dupuy 1, L. Boussemart 1
1 CHU de Rennes 
2 Institut Gustave-Roussy, Villejuif, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le xeroderma pigmentosum (XP) est une maladie génétique autosomique récessive rare touchant 1 cas/1 million de naissances en Europe. Elle est liée à un défaut du système de réparation de l’ADN « nucleotide excision repair », post-exposition UV, responsable d’une photosensibilité précoce avec survenue de cancers cutanés multiples dès l’enfance. Plusieurs groupes de complémentation existent avec des phénotypes variables. Le XP de type A (XPA) est à l’origine de la forme la plus sévère avec anomalies neurologiques et décès dans l’enfance. Les cas de XPA ont été décrits surtout au Japon et chez des patients originaires d’Afrique du Nord à ce jour, avec des mutations tronquantes ou perte de fonction essentiellement. Nous rapportons le 1er cas de XPA français sur phénotype relativement peu sévère et examen neurologique normal.

Matériel et méthodes

Un exome médical (5500 gènes OMIM) a été réalisé par séquençage nouvelle génération (NGS) sur l’ADN constitutionnel (extrait des globules blancs sanguins) d’une patiente au phénotype évocateur de XP mais pour laquelle les gènes de XP classiquement en cause en France (XPC, XPV) étaient non mutés.

Observation

Une patiente de 49 ans, d’origine française et de phototype III, a été multi-opérée depuis l’adolescence pour exérèse de plus de 30 carcinomes cutanés (basocellulaires ou épidermoïdes). Parmi ses antécédents, on notait une photosensibilité dès l’enfance, avec survenue de bulles des mains et des pieds post-exposition solaire et un érythème actinique intense et facile. Cliniquement, il était retrouvé en plus des carcinomes, de nombreuses lentigines et une poïkilodermie. L’enquête génétique a mis en évidence une consanguinité entre les 2 grand-mères de la patiente.

Le séquençage de l’exome a permis de mettre en évidence une mutation homozygote de XPA c.731G>A, p.H244R, dans l’exon 6.

Discussion

XPA est un groupe de complémentation dont les altérations sont peu fréquentes en Europe.

Les phénotypes observés chez les patients atteints sont sévères avec décès avant l’âge de 10 ans et anomalies neurologiques notables. La mutation homozygote XPA H244R est la première mutation d’XPA identifiée en France à l’origine d’un phénotype peu sévère. Cette mutation a déjà été retrouvée à l’état hétérozygote en association avec une autre mutation chez une patiente japonaise de 2 ans, « XP8LO » (De Weerd Kastelein et al., Mut Res 1976, Satokata et al., Mut Res 1992). Cette mutation n’a jamais été rapportée à l’état homozygote dans la littérature jusqu’à présent. La présence d’une dizaine de carcinomes épidermoïdes et d’une photosensibilité chez le père de la patiente, porteur hétérozygote de la mutation p.H244R soulève, la question de la prévalence à l’état hétérozygote de cette mutation au sein de la population française.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Nucleotide excision repair, Xeroderma pigmentosum, XPA


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.394.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 146 - N° 12S

P. A250 - décembre 2019 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Ichtyose congénitale autosomique récessive associées à des mutations du gène SDR9C7
  • J. Mazereeuw-Hautier, M. Severino Freire, H. Texier, M. Vincent, H. Aubert, F. Morice-Picard, N. Jonca
| Article suivant Article suivant
  • Un cas d’épidermolyse bulleuse dystrophique prétibiale
  • S. Maghfour, A. Aouinallah, M. Ben Kahla, S. Mokni, R. Gammoudi, N. Ghariani, C. Belajouza, L. Boussofara, M. Denguezli

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.