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Premier cas familial d’hamartome comédonien bilatéral des paupières avec identification de gènes candidats potentiels - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.404 
E. Baubion 1, , T. Malmontet 1, M. Reocreux 2, L. Deschamps 3, C. Derancourt 4, N. Soufir 2
1 Service de dermatologie, CHU de Martinique, Fort-de-France, Martinique 
2 Inserm U976, hôpital Saint-Louis, Paris 
3 Laboratoire d’anatomopathologie, hôpital Beaujon, Clichy, France 
4 EA 4537, université Antilles-Guyane, Fort-de-France, Martinique 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’hamartome comédonien (HC), entité rare, donne généralement des lésions unilatérales sur la face, la nuque, les bras, le thorax et l’abdomen. La localisation palpébrale est exceptionnelle. Des mutations somatiques ont été décrites. Nous rapportons un cas familial avec atteinte bilatérale des paupières en Martinique, avec identification de nouvelles mutations.

Observation

Deux sœurs de 68 et 61 ans avaient consulté pour des lésions palpébrales bilatérales correspondant à un hamartome comédonien (confirmation histologique). Une convocation de tous les membres de la famille était faite, avec examen clinique et un arbre généalogique était réalisé. Sept femmes étaient atteintes : 6 sœurs sur 7 (fratrie de 8) et parmi leurs 33 enfants, 1 femme avait un HC. Seize patientes sur 22 étaient prélevées pour une analyse génétique : un séquençage d’exome était réalisé chez 4 membres atteints sur 2 générations successives, et seuls les variants rares, faux-sens, non-sens, d’épissage et frameshift présents en commun (donc ségrégeant avec le phénotype) chez les 4 membres étaient sélectionnés grâce à l’interface polyweb. La responsabilité causale des gènes candidat était évaluée par le logiciel VarElect (intelligence artificielle permettant de connecter plusieurs millions de données bibliographiques cliniques, phénotypiques, protéiques et génétiques).

Résultats

Cent quarante variants rares appartenant à 140 gènes différents étaient présents simultanément chez les 4 patientes atteintes Parmi eux, 43 étaient des variants délétères non-sens, frameshift, ou d’épissage, et 97 faux-sens. Le logiciel VarElect paramétré avec les mots clés nævus comedonicus permettait de proposer 5 gènes potentiellement en relation directe avec le phénotype nævus (ROR2, SCL22A18, GLN2, PTCHD3, NRP2) et 122 en relation indirecte avec l’un des 2 phénotypes. Parmi ceux-ci, 7 s’accordaient avec le double phénotype nævus - comedonicus : TNKS2, PITPNM3, STK16, CENPW, IPO4, GEMIN4, et SLC12A7. Parmi eux, 5 se lient physiquement avec NEK9, et un est impliqué dans la même voie que le gène ABCA12.

Discussion

La localisation périorbitaire bilatérale est exceptionnelle (3 cas rapportés, aucune forme familiale). Des mutations somatiques ont été identifiées sur des HC isolés notamment au sein des gènes NEK9, FGFR2, FLG et ABCA12. Dans cette famille, la transmission verticale ascendante évoquait une transmission autosomique dominante monogénique. L’étude d’exome permettait d’identifier plusieurs gènes candidats potentiellement responsables de ce syndrome, mutés chez l’ensemble des patientes porteuses de ces hamartomes familiaux.

Conclusion

Nous rapportons le premier cas familial d’hamartome comédonien, et le premier séquençage du génome pour cette pathologie. Des études fonctionnelles, et la poursuite de l’étude de la ségrégation des mutations identifiés chez les apparentés atteints et non atteints sont en cours.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hamartome comédonien


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Vol 146 - N° 12S

P. A255 - décembre 2019 Retour au numéro
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