Caractérisation des patients atteints de mélanomes primitifs multiples au CHU de Nantes - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La prévalence des mélanomes primitifs multiples (MPM) est de 5 à 8 % dans la population atteinte de mélanome. Les études comparatives avec les mélanomes primitifs uniques (MPU) sont discordantes. L’objectif était de déterminer le profil clinique, histologique et évolutif des patients atteints de MPM vus au CHU de Nantes.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective et monocentrique à partir du Réseau pour la Recherche et l’Investigation Clinique sur le Mélanome (RIC-mel) : identification de 85 patients sur 1580 suivis au CHU de Nantes entre mars 2012 et novembre 2018, ayant au moins 2 mélanomes primitifs documentés. En cas de localisation proche des mélanomes, les photographies cliniques et comptes-rendus histologiques étaient revus (PR, MSJ). Vingt patients étaient exclus : MPU récidivants (n=11) ou multifocaux (n=9). Les données cliniques, histologiques et évolutives de 65 patients (soit 4 %) ont donc été étudiées.
Résultats |
L’âge moyen au diagnostic du premier mélanome était de 61 ans. Soixante-huit pour cent des patients étaient des hommes. Quinze patients (23 %) avaient un antécédent personnel d’autre cancer (Annexe A). Dix-sept patients (26 %) avaient 3 MPM, 5 (7 %) en avaient 4 et 3 (4 %) en avaient 5. Le Breslow moyen diminuait avec le nombre de MPM. Le délai médian entre l’exérèse du 1er et du 2e MPM était de 10 mois. À la fin du suivi (délai médian de 8,3 ans), 37 % des patients étaient au stade localisé (stade I ou II selon l’AJCC 7e édition) ; 54 % au stade locorégional (stade III) et 9 % au stade métastatique (stade IV). Les survies médianes sans progression et globales étaient respectivement de 4,5 et 8,3 ans.
Discussion |
Notre étude de 65 patients avec MPM issue d’un recueil de données exhaustif confirme certaines caractéristiques des MPM rapportées dans la littérature : âge moyen au diagnostic de 61 ans, sex-ratio en faveur des hommes, diminution du Breslow avec le nombre de MPM. Le délai médian d’apparition du second mélanome de 10 mois est concordant avec la littérature : risque accru de second mélanome dans l’année du diagnostic. L’originalité de notre travail tient au pourcentage élevé de patients atteints de 3 MPM ou plus (37 % vs<30 % dans la littérature), ce qui peut s’expliquer par un délai de suivi supérieur à la plupart des études (> 8 ans). En outre, le taux d’antécédent personnel d’autre cancer est élevé (23 % vs 5 % dans d’autres études). Une étude italienne a établi une association bidirectionnelle entre le mélanome et le cancer du sein, de la thyroïde et les hémopathies. Notre étude présente plusieurs biais : caractère monocentrique, faible puissance due au faible effectif, biais de recrutement d’un CHU (stades plus avancés probables). Notre travail se poursuit actuellement par un appariement cas-témoin avec des patients atteints de MPU.
Conclusion |
Le rôle de dépistage du dermatologue reste indispensable après le diagnostic d’un premier mélanome, notamment la première année, car le patient est à risque d’en présenter un second.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Épidémiologie, Mélanomes primitifs multiples, Onco-dermatologie
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.490. |
Vol 146 - N° 12S
P. A297-A298 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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