Douleur cutanée au cours de la dermatite atopique - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le prurit dans la dermatite atopique a fait l’objet de nombreuses études mais la douleur cutanée est très mal comprise. Nous voulions évaluer la présence de douleurs cutanées chez les patients atteints de dermatite atopique, sa fréquence et ses caractéristiques.
Matériel et méthodes |
Une enquête a été menée auprès d’un échantillon représentatif (selon la méthode des quotas) de 5000 personnes âgées de 18 à 80 ans de la population française. La douleur et la qualité de vie ont été évaluées. La douleur était mesurée par une échelle visuelle analogique et sa composante neuropathique était recherchée par DN4. La qualité de vie était évaluée par SF-12 et DLQI.
Résultats |
Cette étude a montré que plus de la moitié des patients atteints de dermatite atopique présentait des douleurs cutanées avec une intensité moyenne de près de 6/10. Une composante neuropathique a été suggérée par le questionnaire DN4. Il est intéressant de noter que la douleur était présente dans les lésions cutanées mais aussi en peau non inflammatoire. Des altérations importantes de la qualité de vie ont été mises en évidence par DLQI et SF-12.
Accessoirement, cette étude confirme que 4 % de la population adulte aurait une dermatite atopique et que ces patients sont plus souvent fumeurs et urbains.
Discussion |
À notre connaissance, il s’agit de la plus importante étude sur la douleur cutanée chez les patients atteints de dermatite atopique.
Si la limite de ce travail est la non confirmation du diagnostic par un médecin, le terme est assez technique pour que les patients l’emploient à bon escient. Les principaux intérêts de notre méthodologie sont l’absence de sélection des patients en fonction du recrutement pour un service particulier et la comparaison avec les contrôles.
Les douleurs peuvent bien sûr être conséquence du grattage. Cependant, ce n’est pas le seul mécanisme expliquant l’apparition de la douleur puisque la douleur cutanée n’est pas seulement liée aux excoriations cutanées. Une composante neuropathique paraît hautement probable. Elle peut se comprendre par l’inflammation neurogène mais aussi par un contexte de sensibilisation périphérique et centrale à la douleur, tout comme cela existe pour le prurit chez ces patients.
Conclusion |
Alors que la pathophysiologie reste floue, la prise en charge de la douleur cutanée est un besoin non satisfait, et tous les essais cliniques ultérieurs devraient prendre en compte la souffrance des patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite atopique, Douleur, Prurit
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A338-A339 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?