S'abonner

Panniculite disséminée à Mycobacterium chelonae - 22/11/19

Doi : 10.1016/j.revmed.2019.10.309 
F. Rossi 1, , C. Brault 1, F. Hamdad 2, H. Sevestre 3, J.L. Schmit 4, P. Duhaut 1, J. Schmidt 1
1 Médecine interne et récif, CHU d’Amiens-Picardie (site nord), Amiens 
2 Bactériologie, CHU d’Amiens-Picardie (site sud), Amiens 
3 Anatomie et cytologie pathologique, CHU d’Amiens-Picardie (site nord), Amiens 
4 Maladies infectieuses et tropicales, CHU d’Amiens-Picardie (site nord), Amiens 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La corticothérapie prolongée est connue pour favoriser la survenue d’infections [1]. Nous présentons un cas d’infection cutanée diffuse à Mycobacterium chelonae chez une patiente traitée par corticoïdes au long cours pour une granulomatose à éosinophiles avec polyangéite (GEPA).

Observation

En septembre 2018, une femme de 82 ans a été adressée pour prise en charge de lésions cutanées diffuses. Elle avait pour principal antécédent une GEPA diagnostiquée un an plus tôt, avec atteinte pulmonaire, cutanée et neurologique. Un traitement par prednisolone 40mg/j était poursuivi depuis le diagnostic.

Les lésions étaient apparues un mois plus tôt, sous la forme de nodules sous-cutanés inflammatoires d’environ un centimètre de grand axe intéressant les quatre membres. Certains d’entre eux étaient fistulisés, laissant échapper de petites quantités de pus. La patiente présentait par ailleurs une fièvre à 39°C. Il existait un syndrome inflammatoire biologique avec une protéine C réactive (CRP) à 96mg/L.

Compte tenu d’une valvulopathie mitrale et tricuspide sévère sous-jacente, une échographie transthoracique a été réalisée, écartant le diagnostic d’endocardite infectieuse. Les hémocultures sont demeurées stériles.

Une biopsie cutanée profonde a été réalisée. L’examen anatomopathologique a mis en évidence une panniculite septale et lobulaire, granulomateuse et suppurée, avec présence de mycobactéries après coloration adaptée. L’examen direct bactériologique a également mis en évidence des bacilles alcoolo-acido-résistants (BAAR) et la culture du prélèvement s’est avérée positive à M. chelonae.

Un traitement par clarithromycine 1000mg/j, minocycline 200mg/j et linézolide 600mg/j a été instauré. Après une régression transitoire des lésions, les symptômes se sont aggravés un an après le début de l’antibiothérapie, dans un contexte de mauvaise observance. Un nouveau schéma thérapeutique associant clarithromycine 1000mg/j, tedizolide 200mg/j et tigécycline 100mg/j a été instauré, permettant une nouvelle amélioration clinique.

Discussion

M. chelonae est une mycobactérie non tuberculeuse (MNT) à croissance rapide, retrouvée de manière ubiquitaire dans l’environnement, notamment les eaux et les sols. Elle est essentiellement à l’origine d’infections de la peau et des tissus mous. L’immunodépression, et en particulier la corticothérapie prolongée, est le principal facteur de risque d’infection à M. chelonae. Elle prend alors la forme d’une atteinte cutanée disséminée [2].

Le prélèvement d’un site infecté, avec examen anatomopathologique et bactériologique, permet le diagnostic la plupart du temps. Comme les autres MNT, M. chelonae est résistante aux antituberculeux classiques. Le traitement fait appel à une polyantibiothérapie à base de clarithromycine pour une durée prolongée pouvant dépasser un an [3].

Conclusion

Les patients recevant des corticoïdes au long cours, notamment dans le cadre d’une vascularite, sont particulièrement exposés au risque infectieux. Une atteinte cutanée diffuse dans ce contexte doit faire rechercher une infection opportuniste. La biopsie cutanée est d’une aide précieuse au diagnostic. Une recherche de mycobactérie doit être systématique effectuée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 40 - N° S2

P. A203 - décembre 2019 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • La tuberculose le grand mime
  • S. Benzerga, C. Michaux, E. Calvo Lasso De Lavega, T. Staub
| Article suivant Article suivant
  • Association entre sarcoïdose et cryptococcose ostéoarticulaire
  • T. Ghelfenstein Ferreira, S. Herbel, F. Mechaï, O. Bouchaud, A. Izri, H. Nunes, S. Brun

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.