Utilisation du coefficient de saturation de la transferrine comme critère diagnostique de la carence martiale (CM) : revue systématique - 22/11/19
Résumé |
Introduction |
La carence martiale (CM) est la plus fréquente des carences nutritionnelles dans le monde, y compris dans les pays développés, et représente un problème important de santé publique selon l’OMS. La CM est sous-diagnostiquée du fait de l’absence d’harmonisation internationale des tests biologiques diagnostiques et de leurs seuils. Le dosage de la ferritinémie est reconnu comme le gold standard. Toutefois, en cas de CM fonctionnelle, la ferritinémie est normale voire élevée. La mesure du coefficient de saturation de la transferrine (CST) n’est pas exposée à de telles limites, et quel que soit le type de CM, fonctionnel ou absolu, le CST est bas.
L’objectif de ce travail est, à travers une revue systématique de la littérature, d’analyser les bénéfices de l’utilisation du CST comme critère diagnostique de la CM.
Matériels et méthodes |
Nous avons analysé, via PubMed, les publications utilisant les termes « anémie, CM, ferritinémie, coefficient de saturation de la transferrine, sidérophiline », entre 1950 et 2018, en anglais ou en français, articles, revues, méta-analyses, et conférences de consensus. Les seuils de ferritinémie et/ou du CST utilisés pour un diagnostic de CM ont été extraits de chaque publication.
Résultats |
Après quatre vagues successives de recherche de la littérature, nous avons identifié 835 références qui utilisaient les critères de définition de CM. Après revue par deux lecteurs indépendants des titres et des abstracts, 41 publications ont été incluses dans l’analyse.
La CM était étudiée, en fonction des publications, dans la population générale (n=17), ou dans des conditions particulières incluant la grossesse (n=1), les sujets âgés (n=1), les pathologies inflammatoires chroniques (n=1), les maladies inflammatoires chroniques intestinales (n=4), les néphropathies chroniques (n=7) ou l’insuffisance cardiaque (n=3). Le diagnostic de CM absolue reposait sur la ferritinémie seule (10 articles/20), la ferritinémie et le CST (10/20), alors qu’aucune étude n’utilisait le CST seul (0/20). Pour le diagnostic de CM fonctionnelle, le diagnostic reposait sur la ferritinémie seule (6/24), la ferritinémie et le CST (18/24), ou le CST seul (0/24). Des études plus anciennes qui ne précisaient pas le type absolu ou fonctionnel de la CM ont utilisé la ferritinémie seule (6/21), ferritinémie et CST (13/21) ou CST seul (3/21).
Les seuils diagnostiques de CM utilisés pour la ferritinémie étaient, en fonction de la présence ou de l’absence d’inflammation de 100 à 300 ou de 16 à 100μg/L, respectivement. Pour le CST, le seuil diagnostique de CM était inférieur à 15–20 % quel que soit le statut inflammatoire.
Conclusion |
Le diagnostic de CM peut être difficile, et les biomarqueurs les plus performants sont la ferritinémie et le CST. Le CST apparaît comme un meilleur reflet de la quantité de fer utilisable pour l’érythropoïèse médullaire par rapport à la ferritinémie, notamment parce que le CST est moins exposé aux fluctuations chez des patients présentant des pathologies inflammatoires chroniques.
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Vol 40 - N° S2
P. A42-A43 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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