Impact de la prise en charge de la leucémie myéloïde chronique par les médicaments inhibiteurs des protéines kinases sur l’activité professionnelle : analyse à partir du Système national des données de santé - 14/03/20
The impact of chronic myeloid leukemia therapy on employment: A cohort study from the French administrative health insurance database
Résumé |
Objectifs |
La prise en charge de la leucémie myéloïde chronique (LMC) a connu un changement de paradigme depuis le développement des inhibiteurs de protéines kinases (IPK). Notre objectif principal était d’explorer le retentissement professionnel et ses déterminants dans une population de patients atteints de leucémie myéloïde chronique dans les deux ans suivant la primo prise en charge thérapeutique par IPK.
Méthodes |
Cette étude observationnelle analytique était de type cas témoin nichée dans une cohorte reconstituée à partir du système national des données de santé. Les patients de la cohorte étaient sélectionnés selon les critères suivants : âge entre 18 et 60 ans, couverture par le régime général de l’assurance maladie, cas incidents de LMC, non invalides au moment de l’initiation des IPK. Les cas correspondaient aux patients ayant eu au moins un arrêt de travail initié dans les deux ans suivant la première prescription d’IPK. Les témoins étaient appariés sur le sexe et l’année d’initiation des IPK. L’analyse statistique multivariée était réalisée à l’aide d’une régression logistique conditionnelle.
Résultats |
Entre le 01er janvier 2011 et le 31 décembre 2014, 646 patients ont été inclus dans la cohorte. Parmi eux, 268 (41,49 %) ont nécessité au moins une période d’arrêt de travail dans les deux ans suivant l’initiation des IPK. Le nombre total médian de jours d’arrêts maladie prescrits durant la période d’étude pour les patients concernés était de 115jours. En analyse multivariée, les facteurs associés à un risque supérieur d’interruption du travail pour raisons médicales suivant l’initiation des IPK étaient un traitement par IPK de 2e génération par rapport au traitement de 1e génération (odds ratio (OR)=2,842 [1,430–5,649], p=0,0029) et le nombre de consultations médicales en médecine de ville dénombrées durant les 12 mois précédant l’initiation des IPK (p<0,0001). Les patients qui bénéficiaient de la complémentaire de la couverture maladie universelle avaient une probabilité plus faible de bénéficier d’un arrêt de travail (OR=0,097 [0,028–0,337], p=0,0002).
Conclusions |
Le retentissement professionnel de la LMC dans les deux ans suivant la première prescription d’IPK semble limité lorsqu’il est évalué sur le plan quantitatif et est influencé par des facteurs médico-sociaux. Notre étude constitue une première étape vers la caractérisation des conséquences médico-professionnelles de la LMC chez les patients en âge de travailler.
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Vol 81 - N° 1
P. 66 - février 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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