Bien que connu depuis l’Antiquité puisque Hippocrate décrivait des idées suicidaires et d’autres symptômes autour de la période menstruelle chez certaines femmes, le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) n’a fait son entrée officiellement que dans les critères du DSM-5 [1].

Le syndrome prémenstruel (SPM) est très fréquent : 75 à 85 % des femmes présentent au moins un symptôme et 25 à 30 % ont une forme modérée à sévère. Le TDPM est présent chez 3 à 9 % avec un retentissement important. Le diagnostic est avant tout clinique : les symptômes commencent pendant la phase lutéale et disparaissent à la phase folliculaire. Nous présenterons les spécificités cliniques du TDPM, ainsi que ses hypothèses physiopathologiques.

Le trouble bipolaire et la prise de psychotropes ont été associés à des dysfonctionnements hormonaux. Le SPM et le TDPM sont plus fréquents chez les femmes qui présentent un trouble bipolaire [2]. Nous en discuterons les liens possibles. De plus, la présence d’un TDPM chez les patientes bipolaires semble liée à des symptômes plus sévères et à davantage de rechutes. Elle complexifie également la prise en charge [3]. Nous présenterons les différentes approches thérapeutiques possibles.

Les études réalisées sont pour le moment peu nombreuses et présentent plusieurs biais. Peu prennent en compte la contraception hormonale et/ou la prise de psychotropes. Dans la majorité d’entre elles, les irrégularités du cycle menstruel ne sont pas exclues, et la période du cycle menstruel n’est pas considérée. Des études plus approfondies doivent être développées afin de mieux prendre en charge le TDPM associé à la bipolarité.

Il est primordial de dépister le trouble dysphorique prémenstruel chez toutes les femmes, et plus particulièrement celles qui présentent un trouble bipolaire, afin de mieux les traiter.