Étude des bases neurales sous-tendant la relation entre le déficit d’auto-compassion et le trouble de l’empathie dans la schizophrénie - 29/05/20
Résumé |
Ce travail s’est intéressé à l’altération de l’empathie et au déficit d’auto-compassion dans la schizophrénie. L’auto-compassion (compassion tournée vers soi), et l’empathie (capacité à comprendre l’expérience vécue par autrui et son état mental associé) sont des processus complexes et multidimensionnels, intègrent de multiples sous-processus, automatiques et volontaires, émotionnels et cognitifs. Nous faisons l’hypothèse que l’empathie et l’auto-compassion partagent certains de ces sous-processus (distinction soi - autrui, changement de perspective, métacognition et ToM, traitement de l’information émotionnelle, processus de régulation émotionnelle et cognitive), qui peuvent être modulés par la maladie. L’objectif principal de ce travail est de déterminer les structures cérébrales dont le fonctionnement est altéré lors de la pratique de l’auto-compassion et de l’empathie chez les patients schizophrènes, en comparaison de sujets sains.
Nous avons réalisé une étude prospective, monocentrique, comparative, contrôlée, sur 12 patients et 12 contrôles, entre juin 2017 et juin 2019. Les participants ont réalisé des tâches d’empathie sur 6 histoires pré-écrites et des tâches d’auto-compassion sur 3 histoires personnelles. Les tâches se déroulent en 2 temps : une phase de « rappel » des histoires et des émotions associées et une phase de « pratique » de l’empathie ou de l’auto-compassion. L’activité corticale des participants était enregistrée par un EEG de 256 électrodes, ensuite analysée par la méthode des corrélations inter-sujets (ISC).
Indifféremment de la tâche ou du groupe, on retrouve des ISC plus élevés pour le rappel que pour la pratique. Les projections spatiales montrent des activations préfrontales (qui concerneraient vm/dmPFC, dlPFC, ACC et COF) et temporopariétales (qui incluraient la TPJ) (Fig. 1). Ces activations sont préférentiellement droites pour l’empathie, elles sont bilatérales et symétriques pour l’auto-compassion. Les projections spatiales des patients schizophrènes nous apportent deux informations majeures :
– lors de la pratique de l’empathie ou de l’auto-compassion, les patients ont des activations moins fortes et moins étendues que celles des contrôles ;
– les patients schizophrènes présentent des activations plus fortes au rappel qu’à la pratique, inversement à ce qui est présenté par les contrôles.
Nous présentons le premier travail faisant le lien entre empathie et auto-compassion et montrant leurs altérations dans la schizophrénie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Empathie, Auto-compassion, Schizophrénie, Corrélation inter-sujets
Plan
Vol 1 - N° S2
P. S117 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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