Les troubles addictifs avec usage de substance (alcool, stimulants, opiacés, cannabis) sont associés à des déficits cognitifs, et des programmes de réhabilitation de ces déficits ont vu le jour récemment. Cependant, les déficits neuropsychologiques observés peu après le sevrage/désintoxication (déficits précoces) concernent une vaste gamme de processus. Il est donc impossible de réhabiliter simultanément l’ensemble des déficits identifiés. Nous postulons que la priorité devrait être donnée aux déficits précoces associés avec un risque de rechute. Cependant, ces déficits n’ont pas été identifiés.

Une revue systématique a permis d’identifier les déficits précoces liés aux addictions, sur base d’une classification simple des processus cognitifs (distinguant les systèmes cognitifs classiques, de biais envers la substance et de cognition sociale), ainsi que la force de leur association avec la rechute.

Les déficits présents en début de sevrage et ceux ayant un effet significatif sur la rechute varient en fonction du trouble addictif, et peuvent notamment inclure l’impulsivité, la mémoire à long terme et les fonctions exécutives de haut niveau.

L’identification, parmi les nombreux déficits précoces associés aux addictions, des fonctions cognitives ayant un rôle sur la rechute montre la nécessité de développer une approche pragmatique, adaptée à chaque patient, pour définir quels déficits précoces devraient constituer une cible thérapeutique prioritaire pour la réhabilitation neuropsychologique.