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Repérage de la consommation d’alcool à risque par les médecins généralistes : enquête auprès de patients en soins premiers - 20/07/20

At-risk drinking screening by general practitioners: A survey of patients in primary care

Doi : 10.1016/j.respe.2020.06.003 
T. Phan a, , b , J. Yana a, J. Fabre a, c, L. Yana a, V. Renard a, c, E. Ferrat a, c
a Département Universitaire d’Enseignement et de Recherche en Médecine Générale, Faculté de santé, université Paris-Est-Créteil (UPEC), 94010 Créteil, France 
b Maison de Santé Pluridisciplinaire Universitaire de Fontainebleau, 77300 Fontainebleau, France 
c Équipe CEpiA (Clinical Epidemiology and Ageing), INSERM, IMRB, université Paris-Est-Créteil (UPEC), 94000 Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Position du problème

Le repérage des patients ayant une consommation d’alcool à risque, c’est-à-dire supérieure aux seuils définis par les autorités de santé ou associée à une situation particulière (prise de psychotropes, pathologie organique, conduite de véhicule, grossesse), représente un enjeu important en soins premiers. Peu d’études sur le point de vue des patients à ce sujet ont été réalisées. L’objectif principal de notre étude était de décrire ce que rapportent les patients des pratiques de repérage de la consommation d’alcool à risque par leur médecin généraliste. L’objectif secondaire était d’identifier les facteurs associés à la connaissance de la consommation d’alcool des patients par leur médecin généraliste.

Méthodes

Une étude observationnelle transversale a été menée dans neuf centres investigateurs ambulatoires pendant six mois. Les patients majeurs devaient remplir un questionnaire confidentiel en aveugle de leur médecin, renseignant leur niveau de consommation d’alcool et leur perception des pratiques de repérage de leur praticien à ce sujet. Des analyses descriptives, univariées et multivariées de régression logistique ont été réalisées.

Résultats

Au total, 445 patients ont été inclus dans l’étude parmi lesquels 62 usagers d’alcool à risque (13,9 %). La majorité des patients déclaraient que leur médecin généraliste ne leur posait pas de questions sur la consommation d’alcool lors des premières consultations (86,1 %) ni au cours du temps (83,3 %). Seuls 4,2 % des patients avaient déjà parlé d’eux-mêmes d’alcool à leur praticien. Les patients n’avaient pas honte de parler d’alcool (99,2 %) et trouvaient leur médecin compétent dans ce domaine (100 %). En analyse multivariée, les facteurs indépendamment associés à la connaissance de la consommation d’alcool du moment du patient par le médecin généraliste étaient le questionnement par ce dernier à ce sujet lors des premières consultations (p<0,001) et lors des consultations subséquentes (p<0,001).

Conclusion

Le repérage de la consommation d’alcool à risque est peu effectué par le médecin généraliste, une minorité de patients pensant que leur praticien connaissait leur consommation. Il pourrait être amélioré en étant systématique lors des premières consultations et planifié régulièrement par la suite, notamment en cas de situations à risque.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Background

The screening of patients who are at-risk drinkers, which means exceeding the thresholds defined by health authorities or associated with a specific situation (taking psychotropic drugs, having an organic pathology, driving a vehicle, drinking during pregnancy), represents a major issue in primary care. Few studies have offered perspective from the patients’ standpoint. The main purpose of this study was to describe general practitioners at-risk drinking screening from their patients point of view. The secondary objective was to identify the factors associated with perception of satisfactory general practitioner knowledge about alcohol consumption.

Methods

A quantitative cross-sectional study was launched in 9 general practitioner offices over 6 months. Patients older than 18 were recruited to answer a questionnaire blinded from their general practitioner, indicating the level of their alcohol consumption and their perception regarding their general practitioner's screening methods. Descriptive, univariate and multivariate logistic regression analyses were performed.

Results

All in all, 445 patients were analyzed. Sixty-two at-risk drinkers were screened (13.9 %). Most of the patients declared they had not been interviewed about their alcohol consumption by their general practitioner either during initial consultations (86.1 %) or over time (83.3 %). Only 4.2 % of patients had previously initiated discussion about their consumption. Patients were not ashamed to talk about alcohol (99.2 %) and found their general practitioner to be competent on this topic (100 %). In multivariate analysis, independent factors associated with a good general practitioner knowledge about their patients’ current consumption were the questions put forward by their general practitioner about alcohol consumption during their first visit (P<0.001) and during subsequent visits (P<0.001).

Conclusion

This study showed a low general practitioner screening rate of their patients’ at-risk drinking. Only a minority of patients, including at-risk drinkers, declared that their general practitioner was aware of their level of alcohol consumption. Screening could be improved by being systematized during initial consultations and regularly scheduled during subsequent visits, especially in at-risk situations.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Consommation d’alcool, Diagnostic précoce, Médecine générale

Keywords : Alcohol drinking, Early diagnosis, General practice


Plan


 Ce travail a été nommé au Prix National de Thèse du CNGE 2017 (Montpellier, France) et a été primé au congrès de l’EGPRN 2018 (Lille, France). Le CNGE est le Collège National des Généralistes Enseignants et l’EGPRN est le réseau de recherche européen en médecine générale (European General Practice Research Network), membre de la WONCA Europe (World Organization of National Colleges and Academies, organisation des collèges nationaux de médecins de famille).


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Vol 68 - N° 4

P. 215-225 - août 2020 Retour au numéro
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