Implication de Mycoplasma genitalium en pathologie humaine : corrélation entre charge bactérienne et signes cliniques ? - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
L’infection par Mycoplasma genitalium (MG) est généralement asymptomatique. Cependant, MG peut être responsable d’urétrites non gonococciques, de cervicites, d’endométrites et de salpingites. Devant le constat de l’augmentation de la résistance de MG aux macrolides, le CNR des IST bactériennes et le Groupe Infectiologie Dermatologique et IST (GRIDIST) préconisent de ne pas dépister ni de traiter les patients asymptomatiques. L’objectif de ce travail est d’étudier s’il existe une éventuelle corrélation entre charge bactérienne évaluée par PCR par le cycle threshold (Ct) et signes cliniques, l’hypothèse étant qu’un seuil de significativité clinique pourrait être établi afin d’aider le clinicien quant à la décision de traiter ou non.
Matériels et méthodes |
Les patients pour lesquels la PCR M. genitalium était positive avec la technique de dépistage multiplexe Allplex STI Essential® (Seegene) entre janvier 2018 et juin 2019 ont été sélectionnés via le système informatique du laboratoire. Nous avons comparé les valeurs de Ct obtenues par PCR en fonction de la présence ou non de signes cliniques évocateurs tout d’abord dans la population globale puis en fonction du sexe et du type de prélèvement (test de comparaison de deux moyennes, test de Student).
Résultats |
Deux cent treize patients ont été sélectionnés, 36 ont été exclus car un diagnostic alternatif avait été retenu. Ils étaient répartis en 159 femmes et 54 hommes. Deux groupes ont été constitués : « symptomatiques » (n=117) et « asymptomatiques » (n=60). Dans la population globale, le Ct moyen du groupe « symptomatiques » était de 30,50 et celui du groupe « asymptomatiques » était de 31,48 ; les valeurs de Ct ne sont pas significativement différentes entre les deux groupes (p-value=0,1456). Si l’on compare séparément les femmes et les hommes, il ne semble pas y avoir de différence significative entre les deux groupes chez les femmes (31,58 chez les asymptomatiques (n=74) vs 30,95 chez les symptomatiques (n=53), p-value=0,4190). Quant aux hommes, la différence significative entre les deux groupes (31,15 chez les asymptomatiques (n=39) vs 26,83 chez les symptomatiques (n=5), p-value=0,0258) n’est pas interprétable du fait d’un effectif trop faible de patients symptomatiques (n=5). De même, il n’a pas été observé de différence significative en fonction du type de prélèvement (vagin, endocol, urines de 1er jet).
Conclusion |
Notre recueil de données n’a pas montré de différence significative entre les valeurs de Ct obtenues pour les patients symptomatiques et les patients asymptomatiques. Il paraît difficile de fournir un seuil de Ct correspondant à un fort inoculum et à partir duquel le germe doit être pris en considération. De nombreuses questions persistent sur l’infection génitale à M. genitalium. En particulier, celle de la possibilité de porteurs sains. Concernant sa pathogénicité, à ce jour il existe très peu d’études qui se sont intéressées au rôle de M. genitalium dans l’infertilité.
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Vol 50 - N° 6S
P. S145 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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