Atteintes rénales au cours des myosites inflammatoires : cas clinique et revue de la littérature - 17/09/20
Résumé |
Introduction |
L’atteinte rénale au cours des myopathies inflammatoires idiopathiques (MII) n’est pas une situation rare et toucherait environ un quart des patients.
La présentation clinique classique est une insuffisance rénale aiguë compliquant une rhabdomyolyse aiguë ou les perfusions d’immunoglobuline (IgIV). Dans ce cas l’atteinte rénale est liée à une tubulo-toxicité de la myoglobinurie ou des IgIV. Des atteintes glomérulaires sont également décrites à médiation auto-immune. Dans ces formes, le risque d’évolution vers l’insuffisance rénale chronique peut-être prévenue ou retardée par l’instauration ou la modification du traitement immunosuppresseur.
Description |
Une patiente de 61 ans, aux antécédents de syndrome des anti-synthétases anti-PL12 positifs associant une polymyosite, une polyarthrite et une pneumopathie interstitielle diffuse traité par méthotrexate (MTX) depuis 5 ans, nous est adressée pour l’exploration d’une insuffisance rénale aiguë : créatinine 129μmol/L (versus 76), protéinurie glomérulaire à 1,7g/24h et sédiment urinaire actif (micro-hématurie à 130 000/mL et leucocyturie à 78 000/mL).
La biopsie rénale conclut à une glomérulonéphrite (GN) segmentaire et focale mésangio-proliférative (dépôts d’IgA, d’IgM et de C3 en IF) avec dans deux glomérules sur quatorze un foyer d’hyper-cellularité endocapillaire avec hyperplasie épithéliale en regard et remaniement tubulo-interstitiels non spécifiques.
Une corticothérapie (0,5mg/kg/jour) et du mycophénolate mofétil (2000mg/jour) sont introduits en remplacement du MTX avec par la suite une amélioration de la fonction rénale.
Méthodes |
À notre connaissance seulement trois séries rétrospectives ont évalué le risque rénal au cours de MII.
Résultats |
L’atteinte rénale survient chez 25 % des MII (12 % IRA, 21 % IRC, 30 % protéinurie>0,3g/24h).
Les MII sont associées à un large spectre d’atteinte rénale essentiellement des GN à complexes immuns, des atteintes tubulo-interstielles et vasculaires chroniques ou aiguës dont des microangiopathies.
Enfin, l’atteinte rénale majore la morbi-mortalité de ces patients.
Conclusion |
Les données concernant les atteintes rénales émaillant l’évolution des MII sont faibles.
La mise en place d’un registre national de ces différents cas est proposée.
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Vol 16 - N° 5
P. 307-308 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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