Travail nomade informel via les technologies et santé des salariés - 27/09/20
Résumé |
De par la généralisation des technologies dans le cadre professionnel, on observe que la réalisation des activités de travail est de moins en moins limitée à des lieux et des temporalités fixes et uniques. Les pratiques de travail médiatisées par les TIC se sont donc multipliées (DARES, 2018). Les récentes évolutions des espaces de travail (e.g. flex-offices, co-working) mais aussi des politiques relatives au télétravail (ordonnance Macron de septembre 2017) accentuent le déploiement de pratiques professionnelles nomades et informelles, médiatisées par les TIC. Or, plusieurs résultats issus de travaux antérieurs mettent en évidence un impact notable des activités de travail à distance sur la santé psychologique des travailleurs (technostress, difficultés à se désengager du travail causant du stress et de l’anxiété psychologique, addiction au travail, épuisement professionnel). Malgré l’intérêt des recherches dans ce domaine, elles sont peu nombreuses :
– à porter sur les situations informelles de travail médiatisé et distant (non contractualisées ou formalisées avec l’employeur) ;
– à prendre en compte la multiplicité des lieux et des temporalités des situations nomades de travail.
Notre objectif est donc de pouvoir rendre compte des effets de différentes modalités de travail nomade et médiatisé (outils mobilisés ; lieux et périodes de travail) sur l’épuisement professionnel, l’addiction au travail et l’addiction aux technologies. Dans cette perspective, nous avons réalisé une étude par questionnaire auto-complété, comportant des échelles de mesure des construits de santé psychologique étudiés. L’échantillon est composé de 231 travailleurs français ayant des pratiques de travail nomade et médiatisé informelles plus ou moins intenses. Les résultats issus de régressions multiples montrent que les modalités des situations de travail nomade et médiatisé influencent de manière significative l’ensemble des processus examinés. Ils indiquent que les activités de travail nomades informelles réalisées la nuit et en fin de journée renforcent l’addiction aux technologies, tandis que l’usage de la tablette et l’intensité temporelle des activités favorisent le phénomène d’addiction au travail. En revanche, aucune relation directe n’a été observée entre les modalités du travail nomade et l’épuisement professionnel. Nos résultats soulignent l’intérêt d’initier des groupes de discussion et de réflexions au sein des entreprises quant à la formalisation ou la prise en compte de ces situations, dans la perspective de déployer des dispositifs d’accompagnement (voire de régulation) des pratiques nomades et médiatisées et d’en minimiser les effets délétères.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Nomade, Technologies, Santé, Burnout, Addictions
Plan
Vol 81 - N° 5
P. 433 - octobre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?