Une anaphylaxie médicamenteuse chez un personnel de soin: à propos d’un cas - 27/09/20

Résumé |
Objectif |
Cette observation vise à rapporter un cas d’anaphylaxie grave secondaire à une allergie médicamenteuse en milieu de soins et de souligner la nécessité d’évaluation adéquate des risques associés.
Observation |
Une infirmière âgée de 38 ans, avec une ancienneté de près de 10 ans, affecté à un centre de soins de première ligne, s’est présentée au service de médecine du travail, dans les suites d’un accident du travail grave à type de réaction d’anaphylaxie médicamenteuse stade 3. En effet, Mme N., sans antécédent d’atopie ou d’allergie connue, a présenté, une urticaire généralisée, associée à une dyspnée et un œdème de Quinck, dans les suites immédiates (30 minutes après) de la manipulation de l’Extencilline pour préparation d’une injection intramusculaire. L’enquête a révélé que la veille de cet accident, l’infirmière a accueilli un patient pour une injection quotidienne d’Extencilline et a ressenti des étourdissements et des maux de tête lors de la cette manipulation du médicament. Le lendemain (le jour de l’accident) au cours de la même manipulation, Mme N. a présenté une urticaire généralisée et une dyspnée. Quelques minutes plus tard, la patiente a présenté une anaphylaxie stade 3 nécessitant une injection d’adrénaline et une hospitalisation en soins intensifs. Mme N. a reçu une déclaration d’accident du travail et un arrêt initial de travail de 6 semaines. Un test cutané a confirmé une allergie médicamenteuse à la famille des pénicillines (bétalactamines et céphalosporines). La patiente était bien informée des risques de récidive de l’anaphylaxie en cas de nouvelle exposition, en milieu professionnel ou familial. Un retrait des bétalactamines a été assuré par son conjoint de la pharmacie de la famille, et l’infirmière a été largement informée de la nécessité d’avoir sur elle et en permanence sa carte d’allergie et sa trousse d’urgence. A la reprise de travail, un reclassement professionnel dans un poste de travail administratif, à distance de la salle de soins, a été fait. Ce poste de travail assure une éviction totale de tout contact ou manipulation des médicaments. Toutefois, la patiente a présenté une urticaire chronique (8 semaines après l’accident) et un asthme allergique persistant modéré (12 semaines après l’accident) équilibrés sous traitement.
Conclusion |
Cette observation a rapporté un cas d’allergie médicamenteuse ayant provoqué une anaphylaxie de stade 3 en milieu de travail et l’apparition ultérieure d’une urticaire chronique et d’un asthme. Chez les soignants, les allergies médicamenteuses doivent être identifiées précocement et le risque professionnel doit être évalué pour adapter le poste de travail, en plus des mesures générales et individuelles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anaphylaxie, Hôpital, Soignants, Urticaire, Bétalactamines
Plan
Vol 81 - N° 5
P. 487 - octobre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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