Perturbateurs endocriniens et reprotoxicité masculine: point sur les connaissances - 27/09/20
Résumé |
Depuis le début des années 90, la santé reproductive des hommes et le rôle qu’une sous-classe de produits chimiques appelée « perturbateurs endocriniens » (PE) pourrait jouer dans la diminution de la qualité du sperme et dans l’augmentation de l’incidence des cancers des testicules et de malformations congénitales ont suscité de vives inquiétudes. Les hommes sont exposés simultanément à un grand nombre de produits chimiques pouvant jouer un rôle dans ces troubles. Ils y seront exposés à l’âge adulte ou durant des phases particulaires de vulnérabilité que sont le développement, l’enfance ou la puberté. Les testicules assurent deux grandes fonctions: la production des cellules sexuelles mâles et la production des stéroïdes sexuels. Ces deux fonctions s’établissent durant la vie fœtale et cette ontogenèse est fondamentale, puisqu’elle conditionne la fertilité de l’individu adulte et la masculinisation des organes génitaux. Le lien entre reproduction masculine et perturbation endocrinienne a fait l’objet ces dernières décennies d’un grand nombre d’études toxicologiques et épidémiologiques. Beaucoup de composés exogènes incluant des plastifiants, des pesticides, des fongicides, des médicaments ou encore des composés récréatifs ont été testé au travers de modèles animaux ou humain, ex-vivo ou in-vivo, afin de démontrer le potentiel anti-androgénique de certaines molécules ou leur capacité à venir altérer la fonction des cellules de Sertoli, cellules somatiques du testicule, ou de la lignée germinale. Certains travaux ont également mis en lumière la capacité de certain PE à avoir des effets transgénénérationnels par leur impact sur l’épigénome. Les méthodes utilisées dans le cadre de ce domaine de recherche vont de méthodes classiques (histologie, immunohistochimie…) à l’utilisation de méthodes innovantes avec l’arrivée de données de séquençage à haut débit. Alors que le potentiel perturbateur endocrinien de certain composé est aujourd’hui clairement avéré, apporter la preuve que le mécanisme interférant avec le système endocrinien est bien responsable de l’effet observé représente un véritable challenge. Ainsi l’étude des PE représente un enjeu majeur pour la recherche et les pouvoirs publics car les sources d’exposition sont nombreuses et difficiles à maîtriser, tandis que les conséquences biologiques de ces expositions sont encore mal appréhendées et complexes à étudier.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Perturbateurs endocriniens, Reprotoxicité masculine, Composés exogènes
Plan
Vol 81 - N° 5
P. 490 - octobre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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