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Le risque d’incarcération des personnes suivies en psychiatrie. Une étude longitudinale rétrospective dans le département français de l’Oise à partir du Recueil d’informations médicalisé en psychiatrie - 21/11/20

Risk of incarceration of persons undergoing psychiatric care. A retrospective longitudinal study on the French department of Oise using information from a psychiatric hospital discharge database

Doi : 10.1016/j.respe.2020.10.001 
L. Plancke a, b, , J. Gonfroy a, C. Lancelevée a, T. Danel a, c, C. Delaplace d, T. Fovet c, e, P. Thomas c, A. Amariei a
a Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale/Regional federation for research in psychiatry and mental health (F2RSM Psy), Hauts-de-France, Saint-André-lez-Lille, France 
b Université de Lille, Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques/The Lille center for sociological and economic research and studies (Clerse), Villeneuve-d’Ascq, France 
c Université de Lille, Inserm, CHU Lille, U1172 - Lille Neuroscience & Cognition, 59000 Lille, France 
d Ministère de la Justice, Direction interrégionale des services pénitentiaires de Lille/Justice ministry. Interregional directorate of penal and correctional services in Lille, 59000 Lille, France 
e Centre national de ressources et de résilience Lille-Paris (CN2R), 59000 Lille, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les personnes présentant des troubles mentaux sont surreprésentées en prison par rapport à la population générale. Dans une étude réalisée en Picardie en 2017, un quart des entrants avaient eu un contact avec un service de psychiatrie avant leur incarcération. En l’absence d’étude de ce type en France, nous avons mené une étude rétrospective dont l’objectif principal était d’estimer la probabilité d’incarcération de personnes souffrant de troubles mentaux.

Méthodes

En utilisant les bases du Recueil d’informations médicalisé en psychiatrie (RimP), nous avons recherché, parmi les patients majeurs suivis en psychiatrie en milieu libre par l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de l’Oise en 2015–2016, ceux qui avaient fait l’objet d’un enregistrement par le Dispositif de soins psychiatriques (DSP) en milieu carcéral, rattaché au même EPSM ; cet enregistrement, marqueur d’une incarcération, constituait l’événement étudié. Des analyses de survie (Kaplan-Meier), simples, puis stratifiées, par âge, sexe, antécédents, diagnostic principal et intensité de la prise en charge en milieu libre, ont été menées pour calculer les probabilités d’incarcération. Un modèle de Cox multivarié a été employé en vue d’identifier les facteurs associés à leur incarcération.

Résultats

Parmi les 25 029 personnes suivies en psychiatrie par l’EPSM de l’Oise en 2015-2016, 126 avaient connu une incarcération dans l’année suivant leur inclusion dans l’étude, soit une probabilité de 0,45 % (Intervalle de confiance à 95 % : 0,37–0,55 %). Les patients incarcérés étaient plus jeunes (36,6 ans en moyenne versus 44,7–p t-test<0,0001), des hommes (96,8 % versus 43,7 % – p<0,0001), avaient plus d’antécédents de détention (11,1 % versus 0,6 % – p<,0001) et d’hospitalisation en psychiatrie (20,6 % versus 10,1 % – p<0,0001). La probabilité d’incarcération à 12 mois pour la population suivie en psychiatrie était 3,2 fois supérieure au taux de détention de la population majeure de l’Oise, sur la même période.

Conclusion

Notre étude confirme la surincarcération des personnes présentant des troubles mentaux. Prévu à partir de 2020, le codage de l’identifiant-patient national unique dans tous les actes et séjours décrits dans le RimP, permettra la généralisation de la mesure de l’indicateur proposé à l’ensemble du territoire français.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Introduction

Compared to the general population, persons with mental disorders are overrepresented in prison. In a study carried out in Picardy (northern France) in 2017, a quarter of those entering prison had had contact with a psychiatric service prior to their incarceration. Since to our knowledge no work on this subject has been published in France, we conducted a retrospective study, the main objective of which was to propose an estimate measure of incarceration likelihood in people with mental disorders.

Methods

Using data from a psychiatric hospital discharge database (Recueil d’informations médicalisé en psychiatrie, RimP), we searched for patients aged 18 and older who had received psychiatric care (except for those who were incarcerated at baseline) at the Oise psychiatric hospital in 2015-2016 and identified those who had also been registered by the psychiatric care tool (DSP) in liaison with the same hospital. As a marker of incarceration, registration was the event to be investigated. Survival analyses (Kaplan-Meier), first simple and then stratified by age, gender, past history, main diagnosis and intensity of care outside of prison were carried out to calculate likelihood of incarceration. A multivariate Cox model was used in order to identify the factors associated with incarceration.

Results

Among the 25,029 patients monitored in the Oise psychiatric hospital in 2015-2016, 126 had experienced incarceration during the 12 months following their inclusion in the study, i.e. an incarceration probability of 0.45% (95 % confidence interval: 0.37–0.55%). The incarcerated patients were younger (36.6 years in average versus 44.7–P t-test<0.0001), more often male (96.8% versus 43.7% - P<0.0001), and had a more frequent history of detention (11.1% versus 0.6% – <0.0001) and psychiatric care (20.6% versus 10.1% – P<0.0001) than the general population. The probability of incarceration at 12 months for the population followed in the psychiatry unit was 3.2 times higher than the detention rate of the general population in Oise over the same period.

Conclusion

Our study confirms the pronouncedly high incarceration rate of people with mental disorders. Scheduled to begin in 2020, coding in the RimP of a single nationwide patient identifier for all the procedures and stays described will allow the generalized measurement by means of the proposed indicator throughout France.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Prison, Santé mentale, Suivi psychiatrique, RimP, SNDS, Cohorte

Keywords : Jail, Mental health, Psychiatric care, RimP, SNDS, Cohort


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Vol 68 - N° 6

P. 367-373 - novembre 2020 Retour au numéro
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