Évolution des modalités de l’électronthérapie corporelle totale dans le mycosis fongoïde : étude monocentrique - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
L’électronthérapie corporelle totale (ECT) est une technique de radiothérapie développée depuis près de 70 ans pour le traitement du mycosis fongoïde (MF). La technique et les modalités de traitement ont évolué avec le temps, utilisant un nombre de champs d’irradiation croissant et des doses d’irradiation moindres permettant notamment une meilleure tolérance du traitement.
Matériel et méthodes |
Étude monocentrique rétrospective de tous les patients présentant un lymphome T cutané traités de 2011 à 2020
Résultats |
25 patients ont été traités par ECT pour un total de 29 séquences de traitement (4 ont été traités à 2 reprises). Il s‘agissait de 25 MF (15 T2 dont 9 pilotropes ; 2 T3 dont 1 pilotrope ; 8 T4, dont 2 syndromes de Sézary). La population était à prédominance masculine (17 hommes) et la moyenne d’âge était de 60 ans (37–78 ans), ce qui correspond à l’épidémiologie classique du MF. De 2011 à 2016, les patients ont reçu une dose totale de 36–40Gy (13 traitements) ; puis de 2016 à 2020, une dose de 12Gy (16 traitements). La durée de suivi post-ECT pour le groupe 36–40Gy était de 36 mois (2–128) et pour celui 12Gy, de 23 mois (4–45). Le taux de réponse globale (RC+RP) à 3 mois n’était pas différent entre les groupes (84,6 % pour 36–40Gy et 93,7 % pour 12Gy ;p=0,57) mais avec plus de RC dans le groupe 36–40Gy. Il n’y avait pas de différence de réponse ou de récidive entre les MF pilotropes et non pilotropes. Le taux de rechute à un an n’était pas significativement différent (61,5 % groupe 36–40Gy ; 68,7 % groupe 12Gy,p=0,71). Le délai moyen de récidive est plus court dans le groupe 12Gy (5,1 vs 9,6 mois, p=0,47). Les patients traités par ECT faible dose ont eu moins d’effet secondaire type radioépithélite.
Discussion |
Comme dans la littérature, le taux de réponse globale précoce dans les deux groupes est sensiblement le même, avec une part plus importante de RP vs RC dans le groupe 12Gy. Le taux de récidive à 12 mois semble comparable mais nous n’avons pas pu comparer à plus long terme les deux groupes, le groupe 12Gy ayant une durée de suivi plus limitée. À noter que les récidives dans le groupe 12Gy ont été principalement traitées localement (radiothérapie de basse énergie, UV, chlormethine locale). Si l’ECT s’intègre dans une stratégie thérapeutique globale, rarement curative, l’intérêt de l’ECT faible dose est également le renouvellement possible de la technique si besoin, ce qui est plus difficilement envisageable pour les doses de 36–40Gy. Elle est devenue la référence depuis quelques années permettant des résultats à court et moyen terme comparables à la dose classique, moins d’effets secondaires, une plus grande disponibilité de la technique qui devient renouvelable et à moindre coût, et une durée de traitement plus courte pour le patient (3 semaines). Elle peut aussi être proposée en pré-allogreffe hématopoïétique comme cela a été le cas chez 1 de nos patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Électronthérapie corporelle totale, Lymphome T cutané primitif, Radiothérapie
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A149-A150 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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