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Caractérisation clinique, chimique et morphologique des calcifications cutanées dans les ulcères de jambe - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.190 
H. Colboc 1, , J. Fontaine 1, D. Bazin 2, V. Frochot 3, E. Letavernier 3, M. Daudon 3, N. Laporte 1, S. Rouziere 2, M. Reby 1, C. Forasassi 1, S. Meaume 1
1 Service plaies et cicatrisation, AP–HP hôpital Rothschild, Paris 
2 Institut de chimie physique, université Paris Saclay, Orsay 
3 Explorations fonctionnelles, hôpital Tenon, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les ulcères de jambe concerne 4 % des patients de plus de 80 ans. Dans certains cas, ces ulcères sont associés à la présence de calcifications sous-cutanées limitant la cicatrisation. L’objectif de notre étude est de présenter les caractéristiques cliniques et biologiques des patients et de caractériser ces calcifications sur le plan chimique et morphologique.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective (01/2018–12/2019) dans l’unité plaies et cicatrisation de l’hôpital Rothschild, Paris, incluant tous les patients présentant des calcifications cliniques sur ulcère. Les paramètres cliniques et biologiques étaient recueillis. Les calcifications issues de la détersion de la plaie étaient analysées en spectroscopie infrarouge (IR), microscopie électronique à balayage (MEB) et fluorescence X.

Résultats

Sept patients (6 F/1 H) ont été inclus, d’âge moyen 87 ans. Les ulcères étaient d’origine mixte dans 4 cas et veineuse dans 3. La durée médiane d’évolution des ulcères était de 2 ans. Six patients étaient hypertendus, 3 présentaient une insuffisance rénale modérée, un était diabétique et un, obèse. Aucun patient n’était traité par AVK. Six patients ont présenté des épisodes de colonisation à Pseudomonas aeruginosa et de dermo-hypodermite bactérienne. Les IPS étaient incompressibles dans 3 cas, montrant la présence de calcifications artérielles associées. Le bilan phosphocalcique était normal pour tous les patients. Cinq patients ont eu une radiographie des jambes montrant systématiquement des calcifications sous-cutanées et pour 2 d’entre eux, des calcifications vasculaires associées. Pour 5 patients, des calcifications cutanées ont pu être analysées. En IR, elles étaient constamment composées de carbapatite. L’étude en MEB montrait sur la surface de certaines un aspect criblé, avec dépressions d’environ un micron, évoquant des empreintes bactériennes. La fluorescence X trouvait la présence de zinc associé au calcium et au phosphore de la calcification, traduisant l’existence de phénomènes inflammatoires associés à ces dépôts cutanés.

Discussion

Nous présentons la première étude chimique et morphologique de calcifications cutanées dans les ulcères. Ces ulcères étaient toujours associés à une insuffisance veineuse, probablement à l’origine d’une inflammation cutanée, comme le montre la richesse de ces dépôts en zinc. Cette inflammation pourrait causer une destruction des fibres élastiques les rendant propice à la calcification, comme rapporté dans d’autres dermatoses inflammatoires. Certaines bactéries pourraient également favoriser la formation de ces calcifications, comme observé au cours de la formation de lithiases urinaires. Ces éléments orientent vers une étiologie « locale » de formation de ces calcifications, appuyée par la normalité de bilan phosphocalcique. De futures études structurelles, visant à étudier la dégénérescence tissulaire dermique au cours de l’insuffisance veineuse, sont à prévoir.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Calcifications, Fluorescence X, Microscopie électronique, Spectroscopie infrarouge, Ulcère de jambe


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Vol 147 - N° 12S

P. A173-A174 - décembre 2020 Retour au numéro
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