Modèle 3D réinnervé de dermatite atopique - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
La dermatite atopique (DA) est une dermatose inflammatoire chronique dont le prurit est le symptôme majeur. Les terminaisons nerveuses cutanées transmettent le prurit ainsi que l’inflammation neurogène cutanée (INC). Actuellement, aucun modèle ne prend en compte cette INC. Un modèle 3D in vitro de DA réinnervé permettrait de mieux comprendre la physiopathologie de la DA et de son prurit.
Matériel et méthodes |
Des explants de peau humaine ont été réinnervés avec des cellules issues de ganglions rachidiens dorsaux de rat (GRDs), puis traités ou non avec un cocktail pro-inflammatoire (CI) comprenant interleukines 4 et 13, acide polyinosinique-polycytidylique et TNF-α. L’INC (mesurée par la libération de neuropeptides) et les protéines de la différenciation épidermiques (filaggrine, loricrine, cytokératine 10) étaient analysées à la fois par immuno-histochimie, biologie moléculaire et Elisa sur le surnageant.
Résultats |
La réinnervaton était effective à j5 (n=5, p<0,001), mais aucune modification du nombre de fibres nerveuses n’était observée après l’ajout du CI. L’ajout du CI sur les explants induisait des caractéristiques de DA. En l’absence d’innervation, l’expression protéique de la filaggrine et la loricrine était diminuée, alors que celle de la kératine 10 avait augmenté lors de l’ajout du CI (p<0,05). Sur le plan de l’inflammation, l’expression protéique de la TSLP n’était pas augmentée, mais l’ajout de CI entraînait une libération de substance P. La réinnervation des explants (sans inflammation) n’entraînait pas de modification de l’expression de la filaggrine ou de la cytokératine 10. L’expression de loricrine était augmentée dans le modèle réinnervé. L’inflammation et l’altération la barrière épidermique sous CI, semblait diminuer en présence de GRDs. La libération de SP n’était pas augmentée lorsque les explants cutanés étaient réinnervés. En revanche, aucune activation des neurones (libération de neuropeptide) n’était observée.
Discussion |
Dans notre modèle mimant une peau atteinte de DA réinnervé, la réinnervation était effective mais n’entraîne pas d’INC. Dans la DA, l’innervation engendre l’inflammation neurogène qui entraîne un cercle vicieux inflammatoire avec une altération des protéines de la différenciation et une augmentation de l’inflammation cutanée. Cependant, celui-ci ne semble pas être activé dans notre modèle. Le CI entraîne une stimulation des kératinocytes avec la libération de substance P qui, après réinnervation, n’était plus présente. L’innervation semble avoir un rôle protecteur vis-à-vis de l’inflammation dans notre modèle. Cette absence d’INC est due à une absence de stimulation des fibres nerveuses (de rats) par la TSLP-humaine dû à une absence d’homologie de séquence. Pour s’affranchir du biais hétérologue du modèle, un modèle 100 % humain avec des neurones-sensoriels dérivés de cellules-souches est en cours d’optimisation afin de permettre l’activation de la boucle d’inflammation neurogène présent dans la DA.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite atopique, Petites fibres nerveuses
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A241-A242 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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