Optimisation des paramètres de post-traitement du scanner double énergie pour le diagnostic de goutte pour la réduction des artéfacts aux membres inférieurs - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
De nombreux artéfacts ont été décrits pour le scanner double énergie (DECT) dans la goutte pouvant conduire à des surdiagnostics : lit de l’ongle, dépôts sous-cutanés, renfort postérieur, renfort méniscal, artéfacts de bruit (clumpy), artéfact de durcissement du faisceau, artéfacts vasculaires et artéfacts de mouvement. L’objectif principal de cette étude chez des patients adressés pour une suspicion de goutte était de déterminer le réglage optimal des paramètres de post-traitement du DECT pour limiter la fréquence des artéfacts aux membres inférieurs puis de rechercher les corrélations entre ces artéfacts et les paramètres cliniques.
Matériels et méthodes |
Étude monocentrique rétrospective chez 80 patients consécutifs ayant bénéficié d’un DECT (Siemens Somatom, logiciel de post traitement Syngovia, Somaris 7) au niveau des pieds/chevilles et/ou genoux. Une double lecture a été réalisée en aveugle par un rhumatologue et un radiologue, experts en DECT, avec calcul de la reproductibilité pour la détection des différents artéfacts (Kappa de Cohen). Trois paramétrages en post-traitement ont été évalués pour évaluer les artéfacts : un réglage R1 (standard) avec un ratio à 1,36 et une atténuation minimale à 150 UH (unité Hounsfield) ; un réglage R2 avec un ratio à 1,28 et une atténuation minimale à 170 UH et un réglage R3 avec un ratio à 1,28 et une atténuation minimale à 120 UH. La fréquence des différents artéfacts à chaque articulation (genou ou cheville/pied) a été calculée selon les trois paramétrages. L’association entre la présence des artéfacts et les caractéristiques cliniques de la population a été aussi évaluée (σ de Spearman).
Résultats |
La reproductibilité inter-observateur pour la détection des artéfacts était excellente quel que soit le type d’artéfact et sa localisation (Kappa>0,8). L’application du réglage R2 permettait de réduire significativement la présence de certains artéfacts au genou, au pied ou à la cheville par rapport à l’utilisation du réglage standard (diminution de 86,7 % et de 94 % respectivement des artéfacts de renfort postérieur et de clumpy à la cheville et au pied (p<0,001) ; diminution de 71,4 % et de 60,0 % respectivement des artéfacts de renfort méniscal et de renfort postérieur au genou (p<0,001). L’utilisation du réglage R3 induisait en revanche des artéfacts supplémentaires, en extra-articulaire notamment pour le clumpy artéfact. Une corrélation positive (σ=0,50 ; IC95 %[0,31 ; 0,67] ; p=0,001) a été mise en évidence entre la présence de ménisco-calcinose et les artéfacts de renfort méniscal. L’indice de masse corporel était également corrélé positivement avec la présence d’artéfact de renfort postérieur au genou (σ=0,43 ; IC95 %[0,09 ; 0,668] ; p=0,007).
Discussion |
L’application d’un paramétrage post-traitement du DECT avec un ratio à 1,28 et une atténuation minimale à 170 HU paraît optimale pour diminuer significativement la plupart des artéfacts au genou, au pied et/ou à la cheville dans la goutte. Il n’améliore pas les artéfacts sous-unguéaux et/ou sous cutanées. L’application de ce paramètrage est cependant responsable d’une diminution du volume des dépôts d’urate de sodium.
Conclusion |
Cette optimisation du post-traitement du scanner double énergie permet de s’affranchir des artéfacts les plus trompeurs aux membres inférieurs, ce qui limite le risque de faux-positifs de goutte, tels que le clumpy artéfact et le renfort postérieur. D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats à grande échelle et pour déterminer si ce paramétrage est applicable aux membres supérieurs ou au rachis.
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Vol 87 - N° S1
P. A56-A57 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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