Efficacité du bilan de tuberculose pré anti-TNF alpha chez les patients porteurs de maladie inflammatoire chronique de l’intestin - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
Les anti-TNF alpha ont montré leur efficacité dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) mais exposent à un risque de réactivation de tuberculose latente. Le dépistage repose sur un interrogatoire et un examen physique minutieux, une radiographie de thorax associée dans certains cas à une TDM thoracique et une intradermoréaction à la tuberculine ou un test de relargage de l’interféron gamma (IGRA). Le but de ce travail était d’évaluer l’efficacité du bilan de tuberculose pré-thérapeutique dans la prévention de la réactivation tuberculeuse sous anti-TNF alpha chez les patients porteurs de MICI dans un pays endémique.
Patients et méthodes |
Dans ce travail nous avons colligé tous les dossiers de patients porteurs de MICI sous anti-TNF alpha depuis au moins 6 mois. Les données cliniques, morphologiques et thérapeutiques ont été recueillis notamment le bilan de tuberculose.
Résultats |
Notre étude a colligé 60 patients avec une prédominance masculine (32 hommes et 28 femmes). L’âge moyen était de 32 ans (extrêmes 16 à 62 ans). Il s’agissait d’une maladie de Crohn dans 89 % des cas et d’une rectocolite hémorragique dans 11 % des cas. Le traitement anti-TNF alpha était infliximab dans 83 % des cas et adalimumab dans 17 % des cas. La durée moyenne de traitement était de 25 mois. La notion de contage tuberculeux n’a été retrouvée chez aucun patient. Un antécédent de tuberculose traitée a été retrouvé chez 3 (5 %) patients. Il s’agissait d’une uvéite tuberculeuse chez un patient et d’une tuberculose pulmonaire dans les 2 autres cas. Ces 3 patients ont reçu un traitement préemptif à base d’association isoniazide et rifampicine pendant 3 mois avant le début du traitement par anti-TNF alpha. Tous nos patients ont été vaccinés par le BCG. La radiographie de thorax était normale chez tous les patients. L’IDR à la tuberculine était négative chez tous les malades. Un test de relargage de l’interféron gamma (Quantiféron) a été pratiqué chez 28 patients (31 %). Il était négatif dans 92,8 % des cas (26 cas) et positif chez 2 patients ce qui nous a amené à demander la recherche de bacille de Koch (BK) dans les crachats et le liquide de tubage gastrique et à pratiquer une TDM thoracique. Ces examens sont revenus normaux. Ces 2 (7,1 %) patients ont reçu un traitement préemptif à base d’association isoniazide et rifampicine pendant 3 mois avant le début du traitement par anti-TNF alpha. Le délai moyen entre le test de Quantiféron par rapport au début du traitement par anti-TNF était de 3 mois. Une réactivation tuberculeuse est survenue chez 3 patients malgré un bilan tuberculeux pré-thérapeutique négatif. La localisation des lésions était neuroméningée, ganglionnaire, pulmonaire et iléocæcale. L’évolution était bonne sous traitement antituberculeux chez tous les patients.
Conclusion |
Le traitement par anti-TNF expose à un risque réel de réactivation d’une tuberculose latente. Les recommandations concernant le dépistage et la prévention semblent insuffisantes notamment dans les pays endémiques.
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Vol 41 - N° S
P. A209 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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