S'abonner

Brûlure cutanée par poppers : une localisation inattendue - 26/02/21

Doi : 10.1016/j.toxac.2020.10.072 
P. Boltz , E. Gomes, C. Bourzeix, E. Puskarczyk
 Centre antipoison et de toxicovigilance Est, CHRU de Nancy, Nancy, France 

Auteur correspondant.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

pages 2
Iconographies 0
Vidéos 0
Autres 0

Résumé

Objectif

Les consommateurs de poppers (nitrites aliphatiques volatiles), conditionnés en petits flacons à inhaler, recherchent des effets aphrodisiaques (érection, orgasme) mais aussi des effets psychoactifs (euphorie, désinhibition…) d’apparition rapide et de courte durée (10 à 15 minutes). En 2017 en France, près de 10 % de la population a expérimenté ce produit à nouveau en vente libre depuis 2013 (9 % des jeunes de moins de 17 ans et 7 % des adultes) [1]. Nous relatons le cas d’une patiente de 21 ans, 85kg, sans antécédent médical notable, qui a présenté des lésions cutanées au niveau du sein après un contact prolongé.

Méthode

Documentation et description du cas clinique signalé au CAPTV Est.

Historique du cas

L’exposition est survenue en boîte de nuit. Après avoir utilisé le produit, la patiente le place dans son soutien-gorge où se réalise un écoulement du contenu du flacon mal refermé. Le contact est bref (3 à 5 minutes) mais le liquide imprègne le sous-vêtement. La patiente décrit l’apparition rapide de signes mineurs classiques de l’utilisation d’un poppers à type de céphalées, nausées et asthénie. Le déshabillage et le rinçage ont lieu à H6 : à ce moment, la patiente ne présente ni douleur ni rougeur locale. L’apparition à H12 d’une brûlure du 1er degré associant douleur et érythème la conduit le jour même au service d’accueil des urgences qui prescrit l’application d’une émulsion hydratante (Biafine®). Entre j2 et j7, la patiente consulte à 2 reprises suite à l’extension de la zone inflammatoire entraînant la prescription d’un traitement par tulle gras et antibactérien topique (sulfadiazine argentique) sans amélioration de la symptomatologie. Contacté à j8, le centre antipoison Est préconise une consultation immédiate devant l’aspect des lésions sur les photographies partagées à distance. La consultation n’intervient qu’à j10 auprès du médecin traitant qui diagnostic une lymphangite surinfectée motivant une antibiothérapie par pristinamycine et des pansements hydrocolloïdes. Un mois après l’exposition, la persistance d’un érythème nécessite toujours des soins locaux.

Discussion

Lors d’accidents d’inhalation, l’exposition cutanée à des poppers conduit classiquement à une dermatite de contact suppurante souvent localisée au niveau des ailes du nez et de la lèvre supérieure associant un érythème et des croûtes jaunâtres [2]. La gravité du cas ici rapporté s’explique par la convergence de plusieurs facteurs : le caractère lipophile et irritant (hydrolyse en acide nitreux au contact de l’eau tissulaire) du nitrite aliphatique et sa capacité à libérer du monoxyde d’azote (vasodilatateur et pro-apoptotique). Les circonstances (contact prolongé, retard de décontamination) et la localisation (vascularisation de la glande mammaire, zone de frottements, macération) se surajoutent à l’effet propre du produit.

Conclusion

Le cas observé est en cohérence avec la symptomatologie attendue liée à l’effet irritant des poppers, mais la localisation et les circonstances sont atypiques, interrogeant sur la prévention possible auprès du grand public des effets mal connus des utilisateurs. Les pratiques émergentes telles que le « Chemsex », notamment chez les jeunes, conduisent à banaliser l’utilisation de produits en vente libre mais de toxicité non négligeable, y compris en exposition cutanée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2020  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 33 - N° 1

P. 33-34 - mars 2021 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Palmitate de palipéridone par voie intramusculaire : une iatrogénie d’origine toxique ?
  • D. Boels, J. Mahé, A. Olry, J. Moragny, P. Jolliet
| Article suivant Article suivant
  • Sati-SHUPT: Satisfaction survey on requests addressed to the pharmacotoxicology department help desk
  • C. Chevallier, S. Pierre, G. Grenet, T. Theuillon, N. Bahri-Es-Sayah, M. Pellisier, V. Pizzoglio, M. Atzenhoffer

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.