S'abonner

De l’incarcération du corps au vécu d’enfermement. Le destin des pulsions contre les murs de la prison - 25/03/21

From the incarceration of the body to the experience of being locked up. The drives against prison walls

Doi : 10.1016/j.evopsy.2020.12.005 
Elise Pelladeau
 CAPS, Université de Poitiers, rue Théodore-Lefebvre, 86000 Poitiers, France 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Thursday 25 March 2021
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Objectif

Cet article interroge le retentissement de l’enfermement carcéral sur l’investissement subjectif du corps pulsionnel. Nous postulons l’hypothèse d’une réification de l’objet consécutive au processus d’incarcération qui retentirait directement sur l’investissement du corps propre par le sujet, comme sur ses trajectoires pulsionnelles.

Méthode

Nous avons travaillé à partir d’un cas de patient suivi en psychothérapie en unité de soins, en milieu carcéral.

Résultats

L’analyse de cas proposée illustre la manière dont l’enfermement accentue artificiellement les contours des zones laissées blanches dans la distribution libidinale du corps érogène, et la manière dont, a contrario, les zones sources favorisent des expressions pulsionnelles contraintes dans leur réalisation, pour un surinvestissement de l’intensité de la poussée alors devenu but.

Discussion

La manière dont nous proposons d’illustrer le dépassement de l’enfermement perceptuel dans la rencontre, ne semble pouvoir passer que par une clinique du retournement qui convoque tour à tour, et de part et d’autre, des éléments perceptifs et affectifs, loin de représentations abouties. Or, il semblerait illusoire de nier l’impact même de la représentation dans le processus associatif, ne serait-ce que par le travail narratif qui s’amorce ici, travail qui porte en lui-même les conditions du dépassement du perceptif dans le transfert.

Conclusion

La pulsion, mise « sans dessus-dessous » par l’épreuve de l’enfermement, se délierait à l’instar d’un processus pervers favorisant les décompensations en cascades, elles-mêmes alors prétextes au cœur de la demande de soin.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Objective

This article questions the impact of imprisonment on the subjective investment of the body of the drives. The author postulates the hypothesis of a reification of the object following the process of incarceration, which would have a direct impact on the subject's investment of his own body, as well as on the trajectories followed by his drives.

Method

The author exposes the case of psychotherapy with a patient in a medical care unit in a prison environment.

Results

The analysis of this case illustrates how confinement artificially accentuates the outlines of areas left blank in the libidinal distribution of the erogenous body, and how, on the contrary, the source areas constrain the realization of the expression of the drives; an overinvestment of the intensity of the constrained thrust becomes itself the goal.

Discussion

The possibility of overcoming perceptual confinement in a clinical encounter is only present when there is a reversal on both sides of perceptual and affective elements, at a distance from successful representations. However, it would seem illusory to deny the very impact of representation in the associative process, if only through the narrative work that begins here, work that carries in itself the conditions for going beyond the perceptual in the transference.

Conclusion

The drive, turned “upside down” by the ordeal of confinement, tends to come undone, in a way that recalls the undoing performed perverse processes. This can lead to a series of decompensations, themselves pretexts for the demand for care.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Enfermement, Incarcération, Prison, Pulsion, Corps érogène, Psychothérapie

Keywords : Confinement, Incarceration, Jail, Drive, Erogenous body, Psychotherapy


Plan


 Toute référence à cet article doit porter mention : Pelladeau E. De l’incarcération du corps au vécu d’enfermement. Le destin des pulsions contre les murs de la prison. Evol Psychiatr 2022 ; 87(1) : pages (pour la version imprimée) ou URL [date de consultation] (pour la version électronique).


© 2021  Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.