Anciens utilisateurs chroniques de dextropropoxyphène : évolution de leurs délivrances d’antalgiques après l’arrêt de sa commercialisation en France - 10/04/21
Résumé |
Introduction |
Le dextropropoxyphène (DXP) était l’antalgique opioïde faible le plus prescrit jusqu’à son retrait en 2011. L’objectif de cette étude est de décrire les délivrances d’antalgiques chez les utilisateurs chroniques de DXP au moment du retrait et pendant 18 mois suivant le retrait du DXP.
Méthodes |
Ce projet est dérivé de l’étude DANTE [1 ]. Les utilisateurs chroniques de DXP ont été définis comme des patients ayant reçu au moins 40 boîtes de DXP dans l’année précédant l’arrêt du DXP. Les données sur la délivrance d’antalgiques chez ces patients ont été analysées à l’arrêt du DXP (T0) puis tous les 6 mois pendant 18 mois.
Résultats |
Soixante-trois mille six-cent soixante et onze (63671) sujets ont eu un remboursement de DXP dans l’année précédant son arrêt dont 7,1 % (n=4495) identifiés comme utilisateurs chroniques (âge moyen : 71,5 ans, femmes : 68,7 %). Six mois après le retrait du DXP, 8,5 % sont décédés et 11,7 % ont cessé de recevoir un antalgique ; 79,7 % ont été traités avec au moins un autre antalgique : au moins un antalgique-périphérique (majoritairement paracétamol) pour plus de la moitié ; au moins un opioïde-faible (majoritairement tramadol) pour près de la moitié. Si l’on suit la trajectoire de chaque patient, parmi les patients prenant du DXP seul à T0 (74,6 %), 1/4 est passé à un antalgique-périphérique, 1/4 à une combinaison antalgique-périphérique/opioïde-faible, 1/4 à un opioïde-faible ; l’autre quart a principalement interrompu son traitement (14,1 %) ou est décédé. Au cours des 12 mois suivants, parmi les sujets ne prenant que des antalgiques-périphériques, la majorité a maintenu ce traitement, tandis que la moitié des sujets ayant une combinaison opioïde-faible/antalgique-périphérique ou ne prenant qu’un antalgique-faible sont restés sous ce type de traitement.
Discussion |
Après l’arrêt du DXP, 11,7 % des patients ont cessé de prendre un antalgique, les autres ayant poursuivi majoritairement avec du paracétamol et/ou du tramadol. Il est nécessaire d’être vigilant à toute modification d’antalgiques, en réévaluant régulièrement la douleur et, dans le cas des traitements opioïdes, en surveillant le risque de trouble de l’usage notamment avec le tramadol, compte tenu de l’augmentation croissante de ces signes de mésusage [2 ].
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Vol 76 - N° 2
P. 163 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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