La polyneuropathie urémique (PNU) est l’une des manifestations neurologiques les plus fréquentes de l’insuffisance rénale (IR). Elle évolue progressivement mais dans de rare cas, l’évolution peut être accélérée.

Nous rapportons le cas d’un homme âgé de 71 ans aux antécédents de diabète sucré et d’hypertension artérielle évoluant depuis 7 ans présentant un tableau d’insuffisance rénale rapidement progressive (IRRP) suite à l’injection de produits de contraste iodés (TDM cervical pour l’exploration d’une angine de Ludwig). La créatininémie était à 828mmol/L. Le tableau d’IRRP était accompagné d’un déficit sensitivomoteur aigu distal prédominant aux membres inférieurs (MI) avec une diminution des réflexes ostéotendineux. L’étude des vitesses de conduction nerveuse (VCN) était en faveur d’une polyneuropathie axonale distale sensitivomotrice à prédominance sensitive symétrique. Après un mois d’hémodialyse, le patient a récupéré sur le plan clinique ; l’étude des VCN a révélé une nette amélioration des amplitudes motrices aux MI avec persistance de potentiels sensitifs suraux d’amplitude basse.

La PNU a généralement un début insidieux. Quoique la pathogenèse reste controversée, l’anomalie courante est la dégénérescence axonale. Nous décrivons une polyneuropathie axonale distale d’installation aiguë concomitante à une IRRP, qui régresse avec la dialyse. Le diabète sucré a des effets sur le système nerveux périphérique mais la récupération après l’hémodialyse suggère un lien entre la neuropathie aiguë et l’IR.

Bien que la PNU aiguë soit rare, il est important de l’évoquer devant un tableau caractéristique et de la confirmer par l’étude des VCN. Nous mettons en éveil l’importance de l’étude électrophysiologique sérielle ainsi que d’une hémodialyse efficace.