Caractérisation prospective du profil cytokinique lacrymal des patients présentant une dermatite atopique et traités par dupilumab - 20/11/21
et
Société française d’ophtalmologie et association à fleur de peau
Résumé |
Introduction |
Le dupilumab est la première biothérapie disponible pour la dermatite atopique (DA). Il repose sur l’inhibition de l’IL-4 et de l’IL-13. Cette thérapie peut entraîner des conjonctivites, dont l’incidence est évaluée à 5–28 % selon les études cliniques. Les mécanismes impliqués dans la conjonctivite associée au dupilumab (CAD) ne sont pas élucidés. Notre objectif était d’étudier la faisabilité et de comparer les profils cytokiniques des larmes collectées de façon non invasive avant puis sous traitement par dupilumab, chez les patients avec et sans conjonctivite induite.
Matériel et méthodes |
Nous avons mené une étude prospective monocentrique de patients recevant du dupilumab pour une DA. Des échantillons lacrymaux étaient collectés par capillarité à l’initiation du traitement, puis à 4 mois et 8 mois après l’instauration. Les patients ayant développé une conjonctivite étaient suivis ensuite tous les deux mois. Une recherche de demodex sur les cils était aussi effectuée à l’instauration. Les dosages d’IL-2, 4, 6, 10, 17A, d’IFNg et de TNFa étaient réalisés en cytométrie de flux. Une numération et formule des leucocytes lacrymaux était aussi effectuée.
Résultats |
Vingt et un patients traités par dupilumab étaient inclus et 10 contrôles sains étaient aussi prélevés pour comparaison. Cinq patients (24 %) ont développé une conjonctivite induite, après une moyenne de 2,3 mois. À l’instauration du dupilumab, le temps de rupture du film lacrymal au diagnostic était plus court (6 secondes versus 4,5 s, NS) et le taux de lymphocytes lacrymaux étaient plus élevé chez les patients qui développaient ensuite une conjonctivite. Les taux de cytokines lacrymales IL2, IL17A, IL10, IFNg semblaient plus élevés chez les patients qui ont ensuite développé une CAD, mais non significatifs (p>0,1), par rapport aux autres patients et témoins. L’IFNg, le TNF et l’IL-10 diminuaient sous traitement avec dupilumab (p<0,05). La présence de demodex était détectée chez un seul patient avec DA sans CAD. Le taux des éosinophiles lacrymaux avait tendance à augmenter au cours du suivi dans le groupe DA avec une conjonctivite induite.
Discussion |
Notre étude démontre la possibilité d’analyser de façon non invasive les cytokines dans les larmes de patients. Nos résultats préliminaires n’ont pas permis d’identifier de marqueur lacrymal significatif de CAD, probablement à cause d’un manque de puissance. Un taux élevé de lymphocytes et de polynucléaires éosinophiles au niveau lacrymal pourrait être associé au développement ultérieur d’une CAD.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite atopique, Dupilumab, Conjonctivite
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A55-A56 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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