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Le VEXAS, un déficit immunitaire auto-inflammatoire ? - 24/11/21

Doi : 10.1016/j.revmed.2021.10.079 
S. Riescher 1, J. Graveleau 2, H. Aubert 3, P. Le Turnier 2, Y. Lebris 4, B. Gaborit 5, A. Néel 6,
1 Service de médecine interne, Hôtel-Dieu, CHU de Nantes, Nantes 
2 Service de médecine interne, CHU Hôtel-Dieu, Nantes 
3 Service de dermatologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes 
4 Service d’hématologie, centre hospitalier universitaire de Nantes, Nantes 
5 Service des maladies infectieuses, Hôtel-Dieu, Nantes 
6 Service de médecine interne, Nantes CHU, Nantes centre ville, Nantes 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le VEXAS syndrome est un syndrome auto-inflammatoire acquis secondaire à la mutation somatique de UBA1 dans la moelle osseuse, décrite pour la première fois fin 2020 [1]. Ce syndrome associe chez des hommes murs, inflammation systémique, chondrite, chondrites, dermatose neutrophilique, atteinte pulmonaire, thrombose, macrocytose et cytopénies…

Le phénotype auto-inflammatoire et hématologiques de la maladie est en cours de description. L’existence d’une susceptibilité aux infection à mycobactérie n’est, à notre connaissance, pas encore décrite.

Nous rapportons ici le cas de deux patients UBA1 mutés et décédés du fait ou au décours d’une infection disséminée à mycobactérie atypique.

Observation

Le patient 1, âgé de 64 ans était suivi depuis plusieurs mois pour une maladie auto-inflammatoire/auto-immune indéterminée associant dermatose neutrophilique, atteinte pulmonaire et cytopénies modérées. Malgré les corticoïdes puis l’anakinra, la fièvre et l’AEG récidivait, associé à une inflammation orbitaire. Des prélèvements multiples ont mis en évidence un Mycobacterium avium à la myéloculture. La mise en place d’une tri-antibiothérapie a permis d’améliorer transitoirement le patient. Le patient très altéré, succomba finalement d’un choc septique avec détresse respiratoire.

Le patient 2, âgé d’une soixantaine d’année était suivi depuis plusieurs années pour un tableau corticodépendant associant polyarthrite, sclérite/épisclérite, purpura infiltré puis anémie macrocytaire multitransfusée. Devant la persistance de la fièvre et l’AEG, un bilan était réalisé avec une hémoculture revenant positive à M. avium. Après un traitement de 12 mois avec bonne réponse clinique, le patient restait dépendant des transfusions et décédait d’une énième poussée d’insuffisance cardiaque, à 70 ans.

Discussion

Les infections disséminées à M. avium sont exceptionnelles, la cause la plus fréquente étant le VIH.

Actuellement, 6 patients atteints de VEXAS ont été identifiés dans notre centre, l’association avec M. avium ne semble donc pas fortuite. Elle nous semble difficile à mettre sur le seul compte des traitements reçus. La monocytopénie observée dans le VEXAS syndrome, et l’évolution vers l’insuffisance médullaire n’est pas sans rappeler le déficit en GATA2, cause classique de susceptibilité constitutionnelle aux mycobactéries.

Ici, le diagnostic d’infection disséminée à M. avium a été permis par des prélèvements multiples systématiques, alors que la poussée fébrile avait fini par être attribuée, à tord, à la maladie inflammatoire. Chez ces patients, décédé en 2017 et 2018, le diagnostic de VEXAS a été porté en 2021, sur prélèvements médullaires cryopréservés.

Conclusion

Le spectre clinique du VEXAS syndrome est en cours de démembrement.

En cas de poussée, le bilan infectieux doit comporter la recherche d’une infection à mycobactérie atypique, qui peut en tout point mimer les signes cardinaux de la maladie.

Les causes précises de décès et le profil de susceptibilité infectieuse de ces patients reste à préciser à travers de larges cohortes non sélectionnées.

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Vol 42 - N° S2

P. A384-A385 - décembre 2021 Retour au numéro
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